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Le discours de la suprématie blanche : (auto)critique d'un imaginaire falsifié.

Le discours de la suprématie blanche : (auto)critique d'un imaginaire falsifié.

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Dr.Abdoulaye Sylla)

Le discours de la suprématie blanche : (auto)critique d'un imaginaire falsifié.
Appel à contribution

Date limite : 30 janvier 2010

Colloque international

« Le discours de la suprématie blanche : (auto)critique d'un imaginaire falsifié. »
En hommage à Anténor Firmin et à Cheikh Anta Diop, et pour le 125e anniversaire de De l'égalité des races, la revue Baobab organise à Abidjan (Université de Cocody) les 11 et 12 mai 2010 un Colloque international. Ce colloque reçoit le soutien de :

- L'Association MAAT

 

Argument du colloque :

Depuis une décennie, l'on assiste à un renouveau de la bonne conscience coloniale (Jennifer Pitts) en Europe. Une fierté de l'expansion coloniale, un déni du préjudice colonial et une nostalgie d'empire s'expriment de plus en plus dans des oeuvres portées au pinacle médiatique (Serges Gruzinski, Les quatre parties du monde, Stephen Smith, Négrologie, etc.). Au fondement de cette réhabilitation du colonial, un discours de supériorité de l'homme blanc, tenace, inculqué de mille et une manières, par voies souterraines et ouvertes, et qui est le terreau d'un préjugé de race. Des siècles et des siècles d'auto-conditionnement ont convaincu l'Occidental qu'il est le parangon de l'humain. De La chanson de Roland à la caricature d'Obama, en passant par la bulle papale Inter Caetera d'Alexandre VI, Grotius, le Code Noir, Bossuet, Montesquieu, Voltaire, Hume, Kant, Hegel, Gobineau, Lapouge, Kipling, le Ku-Klux-Klan, Russell, Pieter Botha, George W. Bush et Nicolas Sarkozy, se construit et s'exprime un imaginaire suprématiste d'autocélébration des humains à épidermes déficients en mélanine.

De là, la légende aryenne, la mystification d'une supériorité blanche, paravent d'une férocité blanche –bien réelle, elle– et ferment ayant rendu possible la traite négrière, le colonialisme et leur lot de génocides. Et expliquant aussi bien le génocide des aborigènes d'Australie, l'union sacrée européenne contre l'immigration que la stagnation de l'Amérique latine. Malgré Montaigne, Erasme, Pascal, l'Abbé Grégoire, Jaurès et Sartre, malgré les démentis de la science et de l'histoire, perdure une idéologie fallacieuse prônant l'infériorisation des autres races et dictant aux Etats d'Occident leur actuelle politique unilatéraliste en Tchétchénie, au Rwanda, en Irak, en Afghanistan… Le discours de la supériorité blanche ne se limitant pas à la couleur de la peau, il est également d'ordre moral, théologique, technicien, intellectuel, physiologique, etc.

La construction de soi du colonisé étant indissociable de la déconstruction du colonisateur (Nils Andersson), il paraît vain d'espérer une humanité fraternelle aussi longtemps que certains ont l'intime conviction d'être plus humains que d'autres. L'imaginaire suprématiste blanc apparaît ainsi comme l'obstacle principal à un monde pacifié. Sa déconstruction est de ce fait une exigence intellectuelle. C'est justement à cette (auto)critique que le colloque se propose de procéder, en questionnant les mécanismes complexes de la construction d'un inconscient collectif ayant pour socle une somme d'erreurs et de contrefaçons.

La problématique, résolument trans- et interdisciplinaire, du colloque s'organisera autour de la mise au jour des rémanences et des anamorphoses de cet épistémè de la précellence. Les travaux des chercheurs s'appuieront sur des représentations « publiques » partagées (littérature, arts, discours politiques et scientifiques).

Ce colloque accueillera les communications venant de spécialistes de diverses disciplines des sciences humaines et sociales (littérature, anthropologie, philosophie, histoire, science politique, droit, linguistique, psychologie, théologie, économie).

Les communications pourront s'orienter vers l'un des axes suivant :

1- Un homme pareil aux autres : de la normalité du Blanc 

2- Sémiologie de l'imaginaire suprématiste : démasquer les images de la « supériorité »

3- Eloge des voix critiques : mise en lumière de la dissidence

4- Sortir de la mentalité coloniale : mettre en question le système-monde

Modalités pour proposer une communication :

Les propositions d'intervention (300 mots maximum) accompagnées d'une brève « bio/bibliographie » vous concernant, devront être envoyées avant le 30 janvier 2010 aux adresses suivantes : silaak@live.com ou diandueb@yahoo.fr . Les langues de communication sont le français et l'anglais. Les postulants seront avisés de la sélection de leur proposition fin février 2010. Les communications (inédites) retenues par le comité scientifique seront publiées dans les Actes du colloque (livre papier) en 2011.
Responsable : Abdoulaye Sylla

CFP: White Supremacy Discourse: (self) critique of a bias Imaginary

In memory of Antenor Firmin and Cheick Anta Diop and for the 125th anniversary of “De l'egalite des races”

 

For decades, a new and good colonial consciousness (Jennifer Pitts) has risen in Europe. The pride crown of colonial expansion, of the denial of colonial prejudice, and of the nostalgia of empire, is expressed through highly publicized books (S.Gruzinski's Les quatre parties du mondes; Stephen Smith's Negrologie…). At the foundation of colonial rehabilitation lays a strong discourse of superiority of the white man, instilled through countless overt and covert ways, which set the ground for racial prejudice. Centuries and centuries of self-conditioning have convinced the Westerner that he was the yardstick of mankind. From “La chanson de Roland” to the caricatures of Obama to Pope Alexander VI's papal Inter Caetera, to Grotius, to the Black Code, to Bossuet, Montesquieu, Voltaire, Hume, Kant, Hegel, Gobineau, Lapouge, Kipling, the Ku-Klux-Klan, Russell, Pieter Botha, George W. Bush and Nicolas Sarkozy, have constructed and expressed a supremacist imaginary of self-celebration of human beings with a deficiency in melanin.

 

This will give rise to the Aryan legend, the mystification of a white superiority, and the basis of a quite real white ferocity, which made the slave trade, colonialism and a great number of genocides possible. This explains the genocide of the Australian aborigines, the sacred European Union against immigration, and the stagnation in Latin America as well. Whether it is Montaigne, Erasmus, Pascal, abbot Gregory, Jaures and Sartre, or the poor souls of science and history, a fallacious ideology defending the inferiority of other races goes on, dictating to the Western states their current unilateral policy in Tchetchnia, Rwanda, Irak, Afghanistan… The discourse of white superiority does not limit itself to the color of the skin; it is also moral, theological, technical, intellectual, physiological, etc.

 

The development of the colonized self being undistinguishable from the deconstruction of the colonizer (Nils Andersson), it is vain to foresee brotherhood as long as some have the strong conviction of being more human than others. The white supremacist imaginary appears thus as the main obstacle to a peaceful world. Its deconstruction is, above all, an intellectual necessity. As a matter of fact, this self-critique is what this conference is offering to do by questioning the complex mechanisms of construction of a collective unconscious, based on the sum of errors and falsifications.

Absolutely trans- and interdisciplinary, the problematic of this conference will put to the fore the remnants and anamorphosis of this very epistemology. The contributions will focus on shared “public” representations (literature, arts, political and scientific discourses).

 

Contributions might focus on:

1- A man similar to others: the normality of white 

2- Semiology of the supremacist imaginary: unveiling the images of the “superiority” 

3- Praising critical voices: unveiling dissidence

4- Abandoning colonial mentality: questioning the world-system

Contribution guidelines:

Please, send your proposals (300 words maximum) before January 30th 2010 and a short “bio/bibliography” to the following email addresses: silaak@live.com or diandueb@yahoo.fr

Contributions could be in French or in English. Selected contributors will receive notification emails by the end of February 2010. The final proceedings of this conference will be published online and in paper format in 2011.