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Le corps laboratoire. Un lieu expérimental chez Chloé Delaume. Conf. d'Eugénie Péron-Douté (en ligne)Conférence en ligne d’Eugénie Péron-Douté

Le corps laboratoire. Un lieu expérimental chez Chloé Delaume. Conf. d'Eugénie Péron-Douté (en ligne)Conférence en ligne d’Eugénie Péron-Douté

Publié le par Marc Escola (Source : Jean-Pierre Vallier)

Le corps laboratoire. Un lieu expérimental chez Chloé Delaume

Conférence en ligne d’Eugénie Péron-Douté

 Mercredi 23 mars 2022, à 18 h.

 

Dans le cadre du cycle de conférencces organisé par P. Hyppolite, F. Moulin et J.P. Vallier

dans le cadre du séminaire de recherche ouvert Espaces Écritures Architectures, 

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris Malaquais et Université Paris Nanterre


Lien pour accéder à la conférence en ligne :
https://us02web.zoom.us/j/82377278896?pwd=UHFKNVh5K040a3RwSVY4QURtZkN1Zz09
ID de réunion : 823 7727 8896
Code secret : 713515


Chloé Delaume œuvre à se réapproprier son corps dans ses écrits. Le corps est d’abord représenté comme un marqueur socialisé, issu d’un dressage. Dans un deuxième temps, la peau acquiert une importance certaine. Pensée comme une trappe, elle devient la source de mythologies (classiques et personnelle). Enfin, dans un troisième temps, l’étude des organes permettent à l’autrice de naviguer comme sur des îlots afin de se remémorer. Nous dresserons donc une cartographie interne du corps delaumien pensé comme un lieu d’habitation. Delaume explique avoir commencé à habiter son corps lorsqu’il était encore insalubre. Son corps se fait l’hébergeur de son écriture : « Voilà maintenant dix ans que mon laboratoire affiche Autofiction résidence principale. Sans que j’aie établi le moindre état des lieux. Consulté le cadastre, sondé les fondations.[1] » L’écrivaine superpose l’organicité du corps à l’univers biomédical : « Dans mon laboratoire, le givre recouvre tout. L’effroi souffle en mon antre, période de glaciation. J’observe mes alambics et mes tubes à essai.[2] » En ce sens, faire de son corps un laboratoire c’est le penser comme support à, objet de et sujet pour l’écriture. Notre communication vise donc à analyser le traitement du corps en tant qu’architecture offrant un espace dédié à l’écriture et à sa subversion. « De cette subversion, l’autofiction est désormais l’ultime laboratoire : le laboratoire de la déconstruction, de la dissémination, de la prolifération folle des Je. Mais ce laboratoire n’est pas celui d’un savant fou : les expériences qui y sont menées portent bien au-delà de la littérature.[3] »

Spécialiste des écritures à la première personne, Eugénie Péron-Douté inscrit ses travaux à l’intersection de la littérature, des arts contemporains et des études de genre. Elle s’intéresse notamment au traitement du corps en tant que matière première de création afin de montrer la performativité de l’autofiction. Elle enseigne la littérature à Paris 3, elle dirige un atelier d’arts plastiques à Paris 8 et a donné des ateliers d’écriture créative à l’Université de Guelph, Canada.

 Cycle de conférences-débats organisé par P. Hyppolite, F. Moulin et J.P. Vallier dans le cadre du séminaire de recherche ouvert Espaces Écritures Architectures, ENSAPM (dépt THP et Lab. GERPHAU) et Paris Nanterre – CSLF, EA 1586.
 
https://paris-malaquais.archi.fr/evenements/evenements/interventions/

https://www.facebook.com/ENSAPM/


 
[1] Chloé Delaume, La règle du Je, Editions PUF, Paris, 2010, p. 4.
[2] Ibid., p. 19.
[3] Ibid., quatrième de couverture.