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Nouvelle parution
J. Lorrain, La Jonque dorée. Avertissement de Georges Normandy

J. Lorrain, La Jonque dorée. Avertissement de Georges Normandy

Publié le par Université de Lausanne (Source : Editions du 26 octobre)

J. Lorrain, La Jonque dorée. Avertissement de Goerge Normandy 

Editions du 26 octobre

Parution septembre 2021.

68p. –14 € – EAN13 : 9782492268083.

C’était cet Extrême-Orient où allaient se perdre lieutenants de marine, fonctionnaires de l’Empire colonial, journalistes, demi-aventuriers, chacun gens de lettres, Pierre Loti, Claude Farrère, Henri Fauconnier, Jules Boissière, Paul Bonnetain…, y fumant les rêveries de l’opium, s’enivrant de couleurs, de senteurs, de moiteurs, tombant amoureux de Madame Chrysanthème. Et La Jonque dorée (1886), c’est le Japon — un Japon moins vu que rêvé par Jean Lorrain, si lointain, si idéal, qu’il excède la simple littérature voyageuse et ressortit à une manière de merveilleux exotique. Conte, La Jonque dorée s’inscrit dans un passé figé, ou un présent d’éternité, et se déploie comme un mirage, une fascination, dont les contours, aussi, seraient imprécis, hors de quelques mesures géographiques. Tout y chatoie, et Jean Lorrain y impose déjà son entière palette de coloriste, les apparats de son style sans pareil, qui sollicitent tous les sens, «lourd satin vert d’eau ramagé d’écarlate», «main de neige aux longs ongles d’agate», santal et sorbet au citron, «trompes d’ébène»… Quant à la mélancolie, elle n’est pas absente, celle de pâles princesses, de reines qui se meurent d’exil et d’étangs bleus.

Jean Lorrain (1855-1906), dandy, chroniqueur, éthéromane, poète, romancier, auteur notamment de Monsieur de Phocas et d’Histoires de masques, est une des figures majeures du décadentisme littéraire.

"Rien ne saurait être indifférent dans l’œuvre d’un écrivain qui sut ennoblir, par la couleur et le rythme de ses phrases, les plus secrets déchirements de notre chair, les douleurs inguérissables de nos cœurs et les attitudes fugaces des amants dont les bouches s’épanouissent pour le baiser ou se contractent pour la mort."  Georges Normandy