Essai
Nouvelle parution
J. Butler, Ce qui fait une vie. Essai sur la violence, la guerre et le deuil

J. Butler, Ce qui fait une vie. Essai sur la violence, la guerre et le deuil

Publié le par Marc Escola

Ce qui fait une vie - Essai sur la violence, la guerre et le deuil
Judith Butler

Joëlle Marelli (Traducteur)

Paru le : 12/05/2010
Editeur : Zones
ISBN : 978-2-355-22028-9
EAN : 9782355220289
Nb. de pages : 176 pages

Prix éditeur : 15,00€

Alors que la page Bush a été tournée aux États-Unis, la décennie qui s'achève restera comme celle des nouvelles guerres américaines. Judith Butler choisit de revenir sur cette période décisive en l'analysant d'un point de vue philosophique. Sa thèse est que les guerres en Afghanistan et en Irak ont profondément changé non seulement l'état géopolitique du monde mais aussi et peut-être surtout les cadres perceptifs dont nous disposons pour l'appréhender, le saisir ou le comprendre. Croisant perspectives psychanalytique et philosophique, elle interroge la rhétorique déshumanisante de la guerre contemporaine et se demande dans quelles conditions certains sentiments et dispositions morales peuvent à présent être éprouvés. À l'ère de la guerre télévisée, les vies des nouveaux damnés de la terre nous sont présentées comme en quelque sorte déjà perdues, dispensables, des vies dont le deuil n'a pas droit de cité.

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Sur lepost.fr, on peut lire ce billet relatif à l'ouvrage:

"Difficile, quand on est de gauche, de penser la protection de la "vie" comme un objectif politique légitime. Nous avons été habitués à appeler "pro-choix" les mouvements de défense du droit à l'avortement, et "pro-vie" ceux qui s'y opposent. Y a-t-il cependant un moyen pour la gauche de se réapproprier la pensée de la "vie" en un sens non réactionnaire ?

Avec cette question directrice en tête, Judith Butler analyse une série d'événements politiques récents, depuis le scandale des photographies des tortures d'Abou Graïb jusqu'aux attentats-suicide, en passant par les poèmes manuscrits des prisonniers de Guantanamo, censées par le ministère américain de la Défense.

Croisant perspectives psychanalytique et philosophique, elle interroge les grilles de lecture que nous imposent les médias dans leur couverture des guerres contemporaines. Elle analyse comment les sentiments que nous éprouvons, nos réactions morales face à la violence - horreur, indignation ou indifférence - sont modelés par ces cadres de perception imposés. A quelles conditions certaines vies, certains sujets peuvent-ils ou ne peuvent-ils pas être reconnus comme vivants ? De quelles vies pouvons-nous faire le deuil ?

La philosophe en appelle sur cette base à une réorientation de la pensée politique - l'enjeu le plus urgent étant de mettre au coeur du projet politique la reconnaissance de la précarité radicale des vies humaines, une reconnaissance qui va de pair avec la nécessité de leur protection contre la violence de pouvoirs arbitraires."