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Identités au sein des espaces et des territoires des Suds. Mémoires, pratiques et représentations (Montpellier)

Identités au sein des espaces et des territoires des Suds. Mémoires, pratiques et représentations (Montpellier)

Publié le par Marc Escola (Source : Adalberto Mejia)

Identités au sein des espaces et des territoires des Suds. Mémoires, pratiques et représentations

Montpellier, 06 et 07 octobre 2017

 

Les doctorants du laboratoire de recherche LLACS (EA 4582, Langues, Littératures, Arts et Cultures des Suds) vous convient à la cinquième édition des Journées d’études entre doctorants et chercheurs, dans une perspective interdisciplinaire.

Concept largement utilisé dans les sciences humaines, l’identité individuelle ou collective - comme le dit Louis Jacques Dorais (La construction de l’identité, 2004) - « est un phénomène dynamique, un bricolage relationnel, une construction en perpétuel mouvement apte à se transformer selon les aléas de son environnement », dans lequel l’espace joue un rôle crucial. En effet, l’itinéraire de chaque groupe humain, quelle que soit l’époque dans lequel il s’inscrit, est composé de processus d’adaptation et d’interaction entre l’identité et l’espace qui l’entoure.

Susceptible d’être investi symboliquement (Michel de Certeau, L’invention du quotidien. 1. Arts de faire, 1980), l’espace est une source indéniable de multiples expressions culturelles (artistiques, religieuses, politiques, ou sociales) et occupe une place centrale dans la construction identitaire. Dans ce sens, pour Guy di Méo (« De l’espace aux territoires », 1998) il y a relation décisive entre « l’espace vécu » et « l’espace de vie », un lien qui articule « le passage de la pratique concrète de l'espace terrestre à sa représentation et à son imaginaire pour les individus qui le vivent au quotidien ».

En effet, l’espace produit - entendu sous l’action sociale dans une géographie quelle qu’elle soit - comprend la formation des territoires en suivant leurs différentes échelles (locale, régionale, nationale, voire transnationale de nos jours), superposition qui se traduit par une multiplication des manifestations identitaires, collectives ou individuelles. Si la notion de spatialité recouvre une acception géographique, celle de territorialité recouvre, pour Aldhuy, à « l’ensemble des rapports existentiels et sociaux que les individus en groupe entretiennent avec l’espace qu’ils produisent et reproduisent quotidiennement à travers les figures, les images, les catégories et les objets géographiques qu’ils mobilisent dans un projet de production de la société plus ou moins intentionnel et explicité » (« Au-delà du territoire, la territorialité », 2008). Le territoire apparaît donc comme un lieu de production sociale et une délimitation identitaire de l’être humain. Rappelons que, pour Gilles Deleuze, l’espace représente un concept central dans la projection et le rapport d’appropriation qui répond à des signes précis, s’accompagnant de pratiques gestionnaires, administratives ou d’aménagement, donc producteur de l’identité (de là, par exemple, son concept de géophilosophie et la conséquente déterritorialisation/reterritorialisation, Qu’est-ce que la philosophie ?, 1991).

Dès lors, le sentiment d’appartenance et les mécanismes d’appropriation inhérents aux territoires soulèvent la problématique, souvent conflictuelle, de la frontière, qu’elle soit, comme le disait Michel Butor, frontière limite, intime, spectre naturelle, franchie ou habitable... En effet, « tous les territoires se touchent par quelque bord […] Nous devenons tous frontaliers » (À la frontière, 1996). Dès lors, la reconnaissance et la prise en compte d’une altérité dans les différentes pratiques d’espaces est une problématique majeure dans la construction identitaire. De plus, les mobilités au sein des sociétés et les flux transnationaux mettent en tension la notion même de territoire, (Bertrand Badie, La fin des territoires. Essai sur le désordre international et l'utilité sociale du respect, 1995 et Jean-Paul Bord « La carte, l’espace et le territoire » 2002). Nous souhaitons que chaque participant puisse apporter une contribution liée à cette réflexion qui permettra un dialogue entre la géographie, l’histoire, la littérature, la sociologie, la psychologie, la philosophie et l’anthropologie.

Axes de recherches :

- Formation, intégration ou conflictualité de l’identité nationale, régionale, locale ;

- Représentations et pratiques de pérégrinations et territoires sacrés ;

- Expériences de la frontière et expression culturelles des mobilités, des migrations, des exils, des diasporas ;

- Cartographies, et symboles de la pratique de l’espace ;

- Sentiment d’appartenance et d’appropriation au sein d’un territoire ;

- Rôle des arts (cinéma, musique, littérature, bande dessinée) dans la production de l’espace, du territoire et de l’identité.

Propositions de 250 mots maximum, accompagnées d’un bref CV, à envoyer à l’adresse mail jellacs2017@gmail.com avant le le 29 mai 2017, avec les informations suivantes : nom et prénom du doctorant, adresse électronique, affiliation institutionnelle, sujet de thèse en cours.

La langue de travail sera le français, chaque participant disposera d’environ 20 minutes pour sa présentation. La réponse vous sera communiquée le 24 juin 2017.

Lieu : Site Saint-Charles, de l’Université Paul Valéry – Montpellier III.

Inscription et participation gratuite.

Comité organisateur : David Grégorio, Adalberto Mejía et Benoît Soubeyran.