Édition
Nouvelle parution
G. Eliot, Middlemarch, précédé de Le Moulin sur la Floss

G. Eliot, Middlemarch, précédé de Le Moulin sur la Floss

Publié le par Marc Escola

GEORGE ELIOT

Middlemarch

précédé de Le Moulin sur la Floss

Trad. de l'anglais par Alain Jumeau et Sylvère Monod.

Édition d'Alain Jumeau.

Préface de Nancy Henry et George Levine

Avec deux essais de Mona Ozouf

Collection Bibliothèque de la Pléiade (n° 647), Gallimard

Parution : 10-09-2020

1680 p. — ISBN : 9782072789335

 

Middlemarch (1871-1872) est le plus grand roman victorien, et aux yeux de certains le meilleur roman de langue anglaise, toutes époques confondues. Quête de la vérité menée de plusieurs points de vue, le livre ne saurait être réduit au destin de Dorothea Brooke, jeune fille altruiste et utopiste qui épouse un érudit desséché. Autour du couple gravitent de nombreux personnages, assujettis à des liens familiaux, conjugaux, de voisinage, d'intérêts. George Eliot entrelace les destins individuels, ménage des rebondissements dignes d'un feuilleton, sans jamais céder à la facilité : sa peinture psychologique est de la plus grande finesse lorsqu'elle décrit les désirs et les tragédies de ceux dont les vies s'entremêlent sur la trame d'une même étoffe. Son acuité peut se parer d'ironie, sans que jamais s'étiole la sympathie qu'elle éprouve pour ses créatures confrontées à la défaite de leurs aspirations. Les événements se déroulent dans l'Angleterre provinciale des années 1830, mais ce «plaidoyer pour la beauté des vies ordinaires» (Mona Ozouf) a pour sujet les passions humaines, qui sont sans âge.

Middlemarch est ici précédé du chef-d'œuvre de la première période de George Eliot, Le Moulin sur la Floss (1860). Eliot, née Mary Anne Evans, a mis beaucoup d'elle-même dans le personnage de Maggie Tulliver, petite fille turbulente à la nature exaltée, passionnée par les livres, «aussi affamée de savoir qu'elle l'est d'amour» (M. Ozouf). Proust avouait avoir pleuré à la lecture de ce roman du paradis perdu de l'enfance. Maggie sera victime de l'ostracisme social – comme sa créatrice, qui vécut vingt-cinq ans avec un homme qui n'était pas son mari et chercha, à travers une œuvre littéraire liant l'intellect aux sentiments, à obtenir cette respectabilité chère aux victoriens.

À sa mort, en 1880, elle fut célébrée comme «le plus grand romancier anglais contemporain». On ne lui permit pourtant pas d'être enterrée, comme l'avait été Dickens, dans le «Coin des poètes» de l'abbaye de Westminster.

Voir le livre sur le site de l'éditeur…

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On peut lire sur nonfiction.fr un article sur cette édition:

"Redécouvrir George Eliot", par Anne Coudreuse (en ligne 31 octobre 2020).

Et sur en-attendant-nadeau.fr : 

"L’autre Eliot", par Marc Porée (en ligne le16 novembre 2020).

Mona Ozouf, sans doute l’intellectuelle française qui parle le mieux de George Eliot, avait appelé son essai L’autre George, en référence à George Sand, afin de replacer l’écrivaine britannique en pays de connaissance et d’affection. Deux chapitres de ce livre sont d’ailleurs repris à l’occasion de l’entrée, ô combien bienvenue, de l’auteure du Moulin sur la Floss et de Middlemarch dans la « Bibliothèque de la Pléiade ». Pour saluer l’événement, qu’il nous soit permis d’évoquer « l’autre Eliot » : chanceuse, en effet, est la littérature britannique, qui peut s’enorgueillir de compter dans ses rangs pas moins de deux géants répondant au patronyme d’Eliot : T. S. Eliot, le grand poète moderniste, l’auteur de La Terre vaine (1922), et George Eliot, la romancière victorienne, née Mary Ann Evans.