Essai
Nouvelle parution
G. Didi-Huberman, Être crâne. Lieu, contact, pensée, sculpture

G. Didi-Huberman, Être crâne. Lieu, contact, pensée, sculpture

Publié le par Matthieu Vernet

Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Acta par Fabula (avril 2010, Vol. 11, n°4) : "Être Faust. Anatomie de la pensée pessoenne" par Julia Peslier.

Georges Didi-Huberman, Être crâne. Lieu, contact, pensée, sculpture

Paris : Editions de Minuit, coll. "Fable du lieu", 2000.

EAN 9782707317070

96 p. 

8,50EUR

Présentation de l'éditeur :

Cet ouvrage est le troisième d'une série d'essais sur la question dulieu dans l'art contemporain. Une hypothèse guide cette série :l'artiste est inventeur de lieux, c'est-à-dire façonne, donne chair àdes espaces improbables, impossibles ou impensables. Des apories, desfables topiques.
Le genre de lieux qu'invente Giuseppe Penonepasse d'abord par un travail avec le contact : une dynamique del'empreinte, par laquelle l'espace se trouve à la fois reporté etrenversé, c'est-à-dire tacitement connu et mis sens dessus dessous.
Dans un tel processus, c'est le matériau lui-même qui porte mémoire.Mais qu'est-ce qu'une sculpture qui aurait pour charge de toucher lapensée ? Penone est parti de la “ cécité tactile ” qui nous empêche depercevoir le contact de notre cerveau avec la face interne de notrecrâne. L'oeuvre consiste à faire traces – frottages, reports,développements – de cette insensible zone de contact. Le résultat estune sorte de fossile du cerveau : lieu de pensée, c'est-à-dire lieupour se perdre et pour réfuter l'espace. Une sculpture de ce qui noushabite et nous incorpore en même temps.

* Giuseppe Penone est l'un des représentants majeurs de l'Arte Poveraitalien. Depuis le milieu des années soixante, il développe une oeuvrede sculpteur fondée sur une très grande variété de processusgénéralement liés à l'empreinte. Ses matériaux sont le corps humain(relevés géants de paupières ou de l'intérieur d'un crâne), les corpsvégétaux (arbres vivants, feuilles mortes) et minéraux (sable, lits derivières), mais aussi le souffle, la fumée ou l'énergie d'un coursd'eau.