Essai
Nouvelle parution
F. Cohen, Le Daiveland

F. Cohen, Le Daiveland

Publié le par Noelle Vonsiebenthal (Source : Damien Guggenheim)

Le Daiveland

Francis Cohen

 

ISBN 9782940601110

168 pages

18 € 

Furor

 

PRESENTATION

Le Daiveland est un espace de pivotement qui entraîne avec lui celui qui y entre et suppose que le mot qu’il lit est en cours de rotation. Tout d’abord, est-ce possible ? Ensuite, qu’est-ce que le mot écrit et lu peut engendrer ? Chaque livre, chaque phrase, chaque vers de Jean Daive est une expérimentation pour provo­quer le détour, le retour de la poésie. Lire, est-ce être provoqué ? Qu’est-ce qui se provoque ?

Francis Cohen propose ici une lecture aimantée. Il définit le transfert qui l’a rendue possible, trace un parcours, varie les points de vue de la critique, lève quelques-uns des secrets des textes lus, tente d’accorder des espaces frayés par le commentaire, se demande comment une écriture peut produire sa propre mythologie, rouvre enfin une espèce d’encyclopédie dont la phrase, le vers, le mot, contiennent les mondes de tous les livres de Jean Daive.

Extraits du Daiveland :

Je chercherai des mots qui troublent, des mots qui font tomber la phrase dans la lecture, et je chercherai un usage pour régler une construction puisque, le temps de la lecture, je veux séjourner dans le Daiveland. Mais lire sera un équilibre entre la chute et l’édifice. Il y a plusieurs usages des mots, des phrases, cette diversité n’a rien de stable, mots et phrases ne sont jamais donnés une fois pour toutes, de nouveaux usages, de nouveaux jeux de langage, ne cessent de reconstruire l’édifice. Puisque le mot n’est pas la chose, il faut inventer un dispositif optique dans la langue, permettant de voir ce que le mot n’indique pas.

Commencer autrement : toute parole rêve une écoute, et l’écoute est un filtre qui actualise ce rêve, alors même que la parole tendrait à s’accorder au réel. Mais si l’écoute est aussi la parole, rêve et parole ne se distinguent plus. L’imaginaire qui soutient toute parole n’est pas face à un réel de l’écoute, l’écoute devient une dimension de l’imaginaire. L’écoute est une position, une posture qui modèle le corps « qui permet de tout entendre, de tout subir des mots et du négatif des mots ».

Lire, c’est ne pas tomber, être en vol, ne pas suivre la phrase, la perdre peut-être pour gagner l’écoute. Lecteur, j’attends une voix si je perds l’équilibre en vol, tout le texte se transforme en un kaléidoscope dans lequel tout se met à tourner si bien que je me demande parfois, quand je suis pris de vertige, si je vole dans une phrase, ou comment je vole au-dessus du Daiveland.

Francis Cohen est poète, essayiste et professeur de philosophie à Paris. Il a publié notamment Monsieur Le Gros Monsieur, En finir, Choses que nous savons. Il a dirigé avec Sébastien Smirou, la revue Ligne 13. Il travaille aussi, depuis vingt ans, avec l’artiste photographe Jean-Michel Fauquet.