Essai
Nouvelle parution
F. Cusset, Le déchaînement du monde. Logique nouvelle de la violence

F. Cusset, Le déchaînement du monde. Logique nouvelle de la violence

Publié le par Marc Escola

Le déchaînement du monde
Logique nouvelle de la violence

François CUSSET

La Découverte,
Collection : Cahiers libres
Parution : mars 2018
ISBN : 9782707198150
Nb de pages : 240 p.
 

Le monde est déchaîné. La violence n’y a pas reculé, comme le pensent certains. Elle a changé de formes, et de logique, moins visible, plus constante : on est passé de l’esclavage au burn-out, des déportations à l’errance chronique, du tabassage entre collégiens à leur humiliation sur les réseaux sociaux, du pillage des colonies aux lois expropriant les plus pauvres... L’oppression sexuelle et la destruction écologique, elles, se sont aggravées.

Plutôt qu’enrayée, la violence a été prohibée, d’un côté, pour « pacifier » policièrement les sociétés, et systématisée de l’autre, à même nos subjectivités et nos institutions : par la logique comptable, sa dynamique sacrificielle, par la guerre normalisée, la rivalité générale et, de plus en plus, les nouvelles images. Si bien qu’on est à la fois hypersensibles à la violence interpersonnelle et indifférents à la violence de masse.

Dans le désastre néolibéral, le mensonge de l’abondance et la stimulation de nos forces de vie ont fait de nous des sauvages d’un genre neuf, frustrés et à cran, et non les citoyens affables que la « civilisation » voulait former. Pour sortir de ce circuit infernal, et de l’impuissance collective, de nouvelles luttes d’émancipation, encore minoritaires, détournent ces flux mortifères d’énergie sociale. Mais d’autres les convertissent en haines identitaires et en replis patriotes. Qui l’emportera ? De quel côté échappera toute la violence rentrée du monde ?

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Violence structurelle, violence sauvage", par Maïté Bouyssy.

"Livre d’idées, d’histoire des idées ou livre militant ? Peu importe, car les frontières se brouillent chez François Cusset ; mais quand un livre a cette densité, cette ampleur et cette virtuosité, on en redemande. D’abord, restons-en à l’essentiel : une clarification des usages du terme de « violence ». Il y a des actions violentes partout mais de « violence » ontologique, non : la violence est verticale, contrôlée, organisée, et ce livre a le bon goût de rappeler que la violence n’est pas le fait de simples malappris mais le moment de condensation de tout ce qui l’a antérieurement construite. Notre présent se déroule alors au fil d’une tournoyante démonstration."