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Débattre d'une fiction

Débattre d'une fiction

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Nos lectures comme nos expériences de spectateur ou de spectatrice ne prennent pas fin à la dernière page, à la dernière réplique ou au dernier plan. Les fictions ne nous importeraient sans doute pas autant si elles faisaient seulement l’objet d’une expérience individuelle vouée à rester silencieuse. Parvenu·es au dénouement d’une fiction, au terme d’une projection ou à l’issue d’un spectacle, personnages, conflits ou situations continuent de nous hanter sur un tout autre mode que celui du souvenir personnel. La fiction se pluralise alors dans l’interdiscours et vient tout à la fois structurer l’espace social et modéliser l’expérience personnelle de réception.

L’interrogation qui préside à ce nouveau numéro de Fabula-LhT (pour Littérature Histoire Théorie), à l’initiative de la Formation doctorale interdisciplinaire de l’Université de Lausanne et de la jeune Société internationale de recherches sur la fiction et la fictionnalité (International Society for Fiction and Fictionality Studies), est aussi simple qu’abrupte : que faisons-nous avec les fictions et aux fictions elles-mêmes lorsque nous débattons d’elles ? Comment constituer le débat sur les fictions en objet théorique ? Réuni par Marc Escola, Françoise Lavocat et Aurélien Maignant, ce vingt-cinquième sommaire de Fabula-LhT, qui accueille en supplément un essai inédit de Raphaël Baroni sur la "perspective narrative", est adossé comme à l'accoutumée à un dossier critique d’Acta fabula qui revient de son côté sur plusieurs parutions récentes dans le champ des théories du récit et de la fiction.

(Illustr.: ©Luis Camnitzer)