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Appels à contributions
D'un écran à l'autre : les mutations du spectateur

D'un écran à l'autre : les mutations du spectateur

Publié le par Emilien Sermier (Source : Gilles Delavaud)


APPEL A CONTRIBUTION

Colloque international
D’un écran à l’autre : les mutations du spectateur

Institut National de l’Audiovisue / Paris, 21-23 mai 2014.


Université Paris 8
(Centre d’études sur les médias les technologies et l’internationalisation)

 

 

1.
Au cours du siècle dernier, l’écran de cinéma a connu des variations (de dimensions, de format) qui n’ont pas manqué d’affecter l’art de la mise en scène, et corollairement la relation du spectateur à la représentation. À l’apparition de la télévision, on s’est interrogé sur les potentialités et les limites du « petit écran », et l’on a pensé redéfinir l’art du film, notamment de fiction, en prenant en compte la situation de réception. Aujourd’hui, des productions conçues pour les nouveaux écrans expérimentent des formes de narration et de mise en scène qui paraissent dictées par un contexte de réception inédit (voir par exemple, dans les webfictions, les modes d’adresse au spectateur-internaute). Par ailleurs, au musée, des films sont exposés au regard d’un spectateur-visiteur mobile.

De là un premier axe de réflexion :
Qu’est-ce qu’être spectateur du cinéma, de la télévision ou du web ? (Et simultanément, qu’est-ce qu’être spectateur de genre : fiction, documentaire… ?)
Comment caractériser les postures spectatorielles induites par chacun de ces dispositifs – eux-mêmes sujets à variations ?
Comment, dans chaque cas, penser l’articulation entre positionnement du spectateur et invention narrative ou esthétique ?

2.
Notre expérience de spectateur change selon que l’on regarde un même film projeté sur grand écran, diffusé à la télévision, ou via le web par abonnement ou par téléchargement pour être regardé sur le téléviseur, l’écran de l’ordinateur ou la tablette. Pareillement, regarder une série web rediffusée à la télévision ou projetée sur grand écran un soir de première impose un nouvel œil sur la production. Dans cette migration entre les plates-formes de diffusion, la frontière entre le producteur-diffuseur et le spectateur s’efface jusqu’à ce que leurs rôles respectifs se confondent. Que ce soit par la mise en ligne du film piraté au cinéma ou sur Blu-ray, des invitations à découvrir une série à la télévision ou diffusée sur Netflix, des commentaires sur les réseaux sociaux qui anticipent la suite des épisodes, voire son détournement qui change le dialogue de la scène ou son montage, le spectateur voit son rôle transformé dans la nouvelle cartographie des expériences de visionnement. Avec cette migration des films, des séries télévisuelles ou des séries web, les rapports que les spectateurs entretiennent avec les œuvres et leurs créateurs changent : celles-ci deviennent objets de culte que les initiés commentent, expliquent ou collectionnent, ou perdent leur aura par le changement de plate-forme. 

D’où un second axe de réflexion :
Comment, au-delà de la « convergence des écrans », penser la concurrence et la divergence des dispositifs ?
Qu’est-ce que cette circulation entre les plates-formes change à l’expérience du cinéma, de la télévision et du web ?
Plus généralement : d’un écran à l’autre, quelle est la part du spectateur ?


Comité scientifique :
Jean Châteauvert (Université du Québec à Chicoutimi), Gilles Delavaud (Université Paris 8), Jean-Pierre Esquenazi (Université Jean Moulin Lyon 3), André Gaudreault (Université de Montréal), Marie-Françoise Grange (Université Jean Monnet Saint-Etienne), Jacques Guyot (Université Paris 8), François Jost (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3), Denis Maréchal (Institut National de l’Audiovisuel), Roger Odin (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3), Jean-Michel Rodes (Institut National de l’Audiovisuel), Maria Tortajada (Université de Lausanne).

Lieu et date :
Institut National de l’Audiovisuel, Paris, 21-23 mai 2014.

Les propositions (titre, 20 lignes/300 mots, brève notice bio-bibliographique) sont à adresser avant le 30 novembre 2013 aux responsables scientifiques du colloque :
Jean Châteauvert Jean_Chateauvert@uqac.ca
et Gilles Delavaud gilles.delavaud@univ-paris8.fr

 

 

 

CALL FOR PAPERS

International Conference
From One Screen to Another: The Mutations of the Spectator


Université Paris 8
(Centre d’études sur les médias les technologies et l’internationalisation)

Institut National de l’Audiovisuel


 

1.
Throughout the last century, the movie screen has changed (in size, in format), which has fundamentally changed the art of mise-en-scene, and with it, the relationship of the spectator to the representation. When television appeared, the potential and the limits of the “small screen” were questioned, and the art of film, especially fictional film, was redefined by taking the context of reception into account. Today, productions created for even newer screens experiment with both mise-en-scene and forms of narration and seem largely dictated by novel contexts of reception (the ways of addressing the Internet user-viewer in a web series, for example). Furthermore, in a museum, some films are exhibited to the gaze of a mobile visitor-viewer.

This gives rise to some potential questions:
What does it mean to be a spectator/viewer of movies, of television, or of the web? (Simultaneously, what does it mean to be spectator of a particular genre: fiction, documentary, etc.)?
How can the spectatorial postures implied by each of these formats –themselves variable– be categorized?
How can we, in each case, think about the articulation between the position of the spectator and narrative or aesthetic invention.

2.
Our experience as spectator changes depending on whether we see a film projected on a big screen, broadcast on television, or shown from the web, whether streamed from an Internet subscription site, or downloaded to be watched on a TV, computer, or tablet screen. Similarly, watching a web series that is being shown on television or projected on a big screen at a première creates a new perspective from which to view the production. In this movement between platforms, the border between the producer and broadcaster and the spectator is blurred to the point that their respective roles are merged. The spectator’s role is transformed in the new map of viewing experience, whether it be by uploading movies pirated from the theatre or from a Blu-Ray disk, by being invited to try watching a new network (or Netflix) show, by reading comments on social media that try and predict the content of future episodes, or by the alteration of a show’s dialogue or setting. With this migration of films, televised series, or web series, the relationships that spectators create and maintain with the works and their creators change: they become cult objects that fans collect, explain, or comment on. However, they are also objects that are at risk of losing their aura when they change platforms.

This provides a second line of questioning:
How, beyond the “convergence of screens”, can we think about the concurrence and divergence of devices?
What does this movement between platforms change in the experience of the cinema, of television, and of the web?
More generally: from one screen to another, what is the role of the spectator?


Scientific Committee :
Jean Châteauvert (Université du Québec à Chicoutimi), Gilles Delavaud (Université Paris 8), Jean-Pierre Esquenazi (Université Jean Moulin Lyon 3), André Gaudreault (Université de Montréal), Marie-Françoise Grange (Université Jean Monnet Saint-Etienne), Jacques Guyot (Université Paris 8), François Jost (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3), Denis Maréchal (Institut National de l’Audiovisuel), Roger Odin (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3), Jean-Michel Rodes (Institut National de l’Audiovisuel), Maria Tortajada (Université de Lausanne).

Date and Location:
Institut National de l’Audiovisuel, Paris, May 21-23, 2014

Proposals (title, 20 lines/300 words, brief bio-bibliography) should be sent, before November 30, 2013, to:
Jean Châteauvert Jean_Chateauvert@uqac.ca
et Gilles Delavaud gilles.delavaud@univ-paris8.fr