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D'un début de siècle à l'autre – Les littératures du début des XXe et XXIe siècles dans leur rapport au siècle précédent

D'un début de siècle à l'autre – Les littératures du début des XXe et XXIe siècles dans leur rapport au siècle précédent

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Dr Laurent Mellet)

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Le numéro 7 de la revue Textes et contextes de l'EA 4182 (CentreInterlangues, TIL, Université de Bourgogne) consacrera sa réflexion auxlittératures du début des XXe et XXIe siècles dans leurrapport au siècle précédent, à la croisée d'uneétude esthétique et d'une interrogation des genres et de l'histoire littéraires.Il s'agira d'analyser les filiations formelles, génériques et éthiques entreles littératures du début du vingtième siècle etcelles de ce début de vingt-et-unième siècle. Alors que le tropisme de« fin de siècle » a souvent fait l'objet d'études littéraires ethistoriques (J. R. Aymes et S. Salaün, éds., Les Fins de siècles en Espagne, 2003), nous proposons de poursuivrela réflexion pluridisciplinaire engagée dans le volume publié à Dijon en 2000(Terence McCarthy, éd., Les Débuts desiècles). La littérature de cette première décennie demeurant peu étudiéesous un angle diachronique, puisque récente et difficile à théoriser, ce volumes'attachera à combiner approches diachronique et synchronique afin de fournirplusieurs premières pistes possibles de réponse épistémologique. À traverscette double tentative de définition de la fiction contemporaine, il s'agirabien d'apporter une contribution diversifiée aux recherches actuelles visant àdéfinir et à conceptualiser celle-ci (dans le domaine anglophone, on pense auxtravaux des Universités de Brighton et de Lincoln, avec la parution en 2012d'une nouvelle revue chez Routledge, C21:A Journal of 21st-Century Writing).

Le questionnement sera double : quellessont les similitudes possibles entre la littérature d'aujourd'hui et celle dudébut du XXe siècle ? Après le postmodernisme et le postréalisme,en quoi écrit-on ou non aujourd'hui comme au début du XXe siècle ?Les hésitations contemporaines entre un réalisme nécessairement éthique et unemodernité toujours instable et en devenir sont-elles semblables à celles desauteurs du début du siècle dernier ?

Au-delà, c'est la question d'unepossible ressemblance de forme dans ses rapports conflictuels avec lalittérature d'hier, que nous souhaitons poser à la fiction contemporaine. Est-ellestructurée sur un même couple rejet/fascination dans ses filiations ? Quelest son rapport au postmodernisme et à ses avatars du XXesiècle ? Y décèle-t-on les mêmes logiques qui furent celles du rapport dela littérature du début du XXe siècle aux lettres du XIXesiècle ? Il pourrait y avoir ici de fructueuses possibilités deconceptualisation de cette fiction sous un angle générique autant questylistique, non plus dans ses réécritures de la littérature du début de sièclepassé, mais dans son approche critique similaire de ce qui l'a précédée.

En littérature anglaise,certains échos sont déjà sensibles dans ces deux domaines, comme celui de VirginiaWoolf chez Ian McEwan, de Forster chez Zadie Smith, de Rosamond Lehmann oud'Evelyn Waugh chez Jonathan Coe. Alorsque les littératures édouardienne, prémoderniste et moderniste, voulaient sedémarquer des auteurs victoriens, trop réalistes et trop frileux, on saitaujourd'hui que la « révolution » moderniste ne put se fonder que surune transgression de principes qui furent remodelés autant que respectés, commeles nouvelles définitions du réalisme (plus social, plus humaniste) allaient leprouver dès les années 1930. En quoi l'obsession d'une certaine littératurebritannique aujourd'hui d'être « contemporaine » à tout prix, et sonappropriation subversive des nouveaux codes réalistes de la fiction du XXesiècle, suivent-elles les mêmes logiques d'écriture qui furent celles desécrivains à l'aube du siècle dernier ? Les pôles du postmodernisme et dupostréalisme s'annulent-ils dans l'écriture d'aujourd'hui, ou bien cettedernière les met-elle en exergue comme les littératures édouardienne etgéorgienne le faisaient, selon Woolf, avec le réalisme et le modernisme ?Nos travaux s'inscriront dans le sillage des premières directions fournies parRichard Bradford (The Novel Now,2007), Philip Tew (The ContemporaryBritish Novel, 2007), Nick Bentley (ContemporaryBritish Fiction, 2008), ou encore Émilie Walezak et Jocelyn Dupont (éds., L'Intertextualité dans le roman anglophonecontemporain, 2010).

Dans Los espejos del novelista (1998), D. R. de Moya étudie certainessimilitudes entre la littérature de langue espagnole du début du XXesiècle et celle de ces dernières années dans l'importance accordée àl'autoréférence et à la métafiction (chez Benjamín Jarnés et Antonio Espina).Cette direction pouvait-elle se comprendre hier comme procédant d'une tentativede réponse aux interrogations consécutives à la crise intellectuelle de1898 ? Le modernisme espagnol et l'avant-garde du« Novecentismo » se positionnaient-ils à l'égard du réalisme deGaldós, par exemple, de la même manière qu'aujourd'hui, dans le sillage desécrivains de la « Movida », les romanciers s'éloignent du réalismesocial caractéristique du Franquisme à travers une nouvelle approche narrativede la mémoire et de l'Histoire ? Peut-on songer à un artiste contemporainparodiant ses prédécesseurs comme le faisait Enrique Jardiel Poncela au début duXXe siècle ?

La notion d'avant-garde pourra encoreêtre convoquée par les spécialistes des littératures de langue allemande :alors que le mouvement du « Heimatkunst » a pu remettre en questionle réalisme poétique de la seconde moitié du XIXe siècle, est-ilpossible de déceler un positionnement commun à la fiction contemporaine et à la« modernité classique » des premières décennies du XXesiècle, et son avant-gardisme dadaïste et expressionniste, dans leur rapport auréalisme et à l'Histoire ?

Les propositions de contribution (un résumé d'une page assorti de cinqréférences bibliographiques maximum) devront parvenir avant le 15 octobre2011 aux adresses suivantes : lau.mellet@gmail.comet revuetil@u-bourgogne.fr

Les textes devront être inédits. Langues acceptées : Allemand, Anglais,Espagnol, Français, Italien, Polonais, Russe.

Notification d'acceptation : 15 novembre 2011

Remise des articles : 15 février 2012

Résultat de l'expertise : 15 mai 2012

Retour des articles revus : 1er juillet 2012

Publication du numéro : novembre 2012

La notification d'acceptation nesera qu'indicative, la décision de publication finale étant soumise au résultatde l'expertise anonyme des articles remis au 15 février. Pour toute informationcomplémentaire prendre contact avec Laurent Mellet, lau.mellet@gmail.com