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Histoire de l’écriture, écriture de l’H(h)istoire

Histoire de l’écriture, écriture de l’H(h)istoire

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Bernadette Rey Mimoso-Ruiz)

 

HISTOIRE DE L’ÉCRITURE, ÉCRITURE DE L’H(h)ISTOIRE

 

Colloque des 13 & 14 mars 2015

Laboratoire Art, Culture et Transmission

Institut catholique de Toulouse

 

Le programme de recherche de l’équipe ERELHA (Equipe de Recherche En Lettres Histoire et Art) voit son terme arriver et trouve sa conclusion dans un colloque largement ouvert à d’autres chercheurs qui se tiendra à Toulouse les 13 & 14 mars 2015.

Ce thème à double résonance : l’histoire de l’écriture et l’écriture de l’H(h)istoire offre l’intérêt d’ouvrir des perspectives diverses et variées concernant l’Histoire elle-même par évidence, que ce soit dans les premiers jalons de l’écriture ou dans la manière de percevoir et de transmettre les événements du passé. L’évolution des techniques d’analyse, les apports essentiels de l’archéologie pour ce qui est de l’Histoire ancienne ainsi que la rigueur des chercheurs, ont contribué dès la seconde moitié du XXe siècle à une autre écriture de l’Histoire que celle des périodes antérieures. Mais, dans cette confiance un peu aveugle dans les progrès, il serait injuste d’oublier que les intérêts nationaux ou individuels peuvent conduire à adopter une vision partiale et partielle afin de servir une idéologie ou de maintenir un régime contestable. Les exemples sont nombreux et il n’est qu’à lire le récit des combats ayant opposés deux nations pour comprendre que la vérité de l’Histoire échappe parfois.

Les travaux de Paul Ricœur (Histoire et vérité, Le Seuil, 1955. Temps et récit de 1983 à 1985 et  La mémoire, l'histoire, l'oubli, 2000), Michel de Certeau (L'Écriture de l'histoire,1975) ou encore Paul Veyne (Comment on écrit l'histoire 1979) et plus avant ceux d’Henri-Irénée Marrou, (De la connaissance historique, 1954), pour ne citer qu’eux, posent le problème de la restitution du réel à l’aune de la mémoire alors que l’historien ne cesse de s’appliquer à la plus grande fidélité possible de ses recherches.

             Cependant, « Histoire de l’écriture et écriture de l’H(h)istoire » ne renvoie pas systématiquement à Clio même si, parfois, des personnages historiques sont happés par la littérature qui raconte leur histoire où se mêlent légendes, fantasmes, symboles comme c’est le cas d’Attila, de Boabdil, de Napoléon qui deviennent sous des plumes, plus ou moins agiles, des modèles ou des anti-modèles. En effet, la genèse des textes littéraires voit l’histoire-récit en train de s’écrire, tout comme les littérateurs ont écrit l’Histoire à la lumière de leur propre histoire. Les Mémoires d’Outre-Tombe en sont sans doute le reflet le plus probant, mais que saurions-nous du XVIIe siècle sans Saint-Simon ou Mme de Sévigné ? Les procédés narratifs modulent le récit et façonnent l’histoire racontée et créent une double histoire celle du récit et celle de l’écriture de ce récit éclairant la démarche de l’écrivain comme le font les Carnets de Yourcenar pour les Mémoires d’Hadrien, par exemple. Raconter sa propre histoire, son autobiographie semble s’éloigner de l’Histoire mais, même dissimulée derrière l’intrigue, celle-ci jaillit par intervalles, entre les lignes, dans le ressenti d’un environnement du vécu.

Le procédé est quasi identique pour la représentation esthétique : qu’est-ce qu’un tableau, une photographie, une sculpture, sinon un fragment d’histoire, une écriture spécifique aux moyens utilisés, mais qui relève elle aussi d’une part d’Histoire et d’un choix lié à l’histoire propre à l’artiste à la société à laquelle il appartient. L’Art raconte et prolonge la mémoire de l’Histoire : que conserverait l’humanité de Guernica sans Picasso ? Quel souvenir aurions-nous des massacres de Scio sans Delacroix ? Autant de traces sans doute infidèles ou sublimées par le génie du peintre mais qui témoignent d’un moment, d’un événement, qui s’inscrivent alors dans le patrimoine collectif.

Les axes de recherche peuvent se situer dans plusieurs directions :

·         Ecriture et archéologie

·         Ecriture évolutive de l’Histoire

·         D’un même fait historique : deux (ou plusieurs) écritures de l’Histoire : les regards ennemis confrontés

·         L’écriture de l’Histoire revue au fil des dictatures

·         Ecriture romanesque de la genèse à l’écriture finale

·         Ecriture cachée de l’histoire (individuelle ou collective) dans le texte romanesque ou poétique

·         Histoire et art : quels liens ? quelle démarche ?

·         Quand l’écriture littéraire revisite l’Histoire et crée des légendes

 

Comité scientifique :

Christophe Balagna (ICT), Philippe Dazet-Brun (ICT), Philippe Foro (Toulouse II), Encarna Medina Arjona (univ. Jaén), Bernadette Rey Mimoso-Ruiz (ICT),  Marie-Christine Seguin (ICT)

 

Les propositions de communications seront recevables jusqu’au 1er septembre 2014, sous forme d’un résumé (1500 caractères) et d’une notice biographique de l’auteur.

Les documents sont à adresser : colloquecrituredelhistoire@gmail.com

Et à bernadette.reymr@wanadoo.fr

Les réponses parviendront aux auteurs le 30 septembre 2014.

 

Le colloque se tiendra salle Tolosa, 29, rue de la fonderie. Seront pris en charge les déjeuners du jeudi et du vendredi et les Actes seront publiés par les Presses universitaires de l’Institut catholique.

L’inscription destinée à la contribution des Actes est fixée à 40 € pour les ressortissants de l’U.E et de 20€ pour les participants hors U.E.