Édition
Nouvelle parution
C. Baudelaire, Morale du joujou

C. Baudelaire, Morale du joujou

Publié le par Aurelien Maignant

Charles Baudelaire

Morale du joujou

 

L'Herne

ISBN : 9791031903880

80 p.

7,00 €

 

PRÉSENTATION

Sous le titre général « Morale du joujou » sont rassemblés quatre textes de Charles Baudelaire. Des écrits de jeunesse et de maturité, où perce déjà son génie, en même temps que son style s’aiguise et que se précisent ses conceptions esthétiques novatrices et polémiques. Qu’il s’agisse de l’amour ou de la littérature, l’auteur s’emploie à dénoncer l’idolâtrie de la nature, à dissocier la beauté de la morale. Le Beau et le Bien ne vont pas de pair. « Le beau, dira-t-il en une formule célèbre, est toujours bizarre. »

Deux longues lettres sont reproduites in fine : la première (datée de janvier 1854), adressée à l’acteur J. H. Tisserant, évoque un projet de pièce de théâtre assez fantasque où se mêlent le drame bourgeois et la comédie policière (qui n’est pas sans évoquer le poème « Le Vin des assassins »). La seconde (datée de mars 1856) rend compte d’un rêve à Charles Asselineau, critique d’art, fidèle ami de l’auteur, dont il écrira la première biographie, qui paraîtra en 1869, deux ans après la mort du poète : Charles Baudelaire, sa vie et son œuvre.

« La plupart des marmots veulent surtout voir l’âme, les uns au bout de quelque temps d’exercice, les autres tout de suite. C’est la plus ou moins rapide invasion de ce désir qui fait la plus ou moins grande longévité du joujou. Je ne me sens pas le courage de blâmer cette manie enfantine : c’est une première tendance métaphysique. Quand ce désir s’est fiché dans la moelle cérébrale de l’enfant, il remplit ses doigts et ses ongles d’une agilité et d’une force singulières. L’enfant tourne, retourne son joujou, il le gratte, le secoue, le cogne contre les murs, le jette par terre. De temps en temps, il lui fait recommencer ses mouvements mécaniques, quelquefois en sens inverse. La vie merveilleuse s’arrête. L’enfant, comme le peuple qui assiège les Tuileries, fait un suprême effort ; enfin il l’entrouvre, il est le plus fort. Mais où est l’âme ? C’est ici que commencent l’hébétement et la tristesse. » Ch. Baudelaire