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Les Frontières de l’oeuvre : l’incipit et l’explicit (Ottawa)

Les Frontières de l’oeuvre : l’incipit et l’explicit (Ottawa)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Jean-Nicolas Paul)

Appel à communication

Les Frontières de l’oeuvre : l’incipit et l’explicit (Ottawa)

Jeudi 1er février 2018

AESC

Association des étudiant.e.s des cycles supérieurs

 

Les étudiantes et étudiants du département de français de l’Université d’Ottawa lancent un appel à communications en vue de l’édition 2018 de leur colloque qui aura lieu le jeudi 1er février. Cette année, le thème porte sur les frontières de l’oeuvre : l’incipit et l’explicit. L’étude des débuts et des fins, traités séparément, a produit des ouvrages intéressants; notre colloque propose toutefois une formule plus audacieuse, qui consiste à réunir dans une même réflexion incipit et explicit, afin de les comparer et d’étudier leurs relations.

 

La question des frontières de l’oeuvre apparaît dès les premiers moments de la réflexion littéraire. Dans sa Poétique, Aristote affirme que « ceux qui composent une histoire ne doivent point la commencer ni la finir au hasard ». Que l’on pense au formidable incipit de L’Étranger de Camus, « aujourd’hui, maman est morte », et à son tout aussi inquiétant explicit, « et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine », ou encore, à l’incipit de Voyage au bout de la nuit, « ça a débuté comme ça », et à son rapport antithétique avec les derniers mots du livre, « qu’on n’en parle plus », ces exemples montrent l’importance que peuvent prendre les deux extrémités d’une oeuvre, qui peuvent s’éployer sur plusieurs chapitres.

Afin d’offrir une vue d’ensemble sur les différentes problématiques liées à la question des frontières de l’oeuvre, nous suggérons de proposer des communications abordant, sans s’y limiter, l’un des trois axes suivants :

Le premier axe est celui de l’articulation entre fiction et réalité. Comme l’écrivait Paul Ricoeur, la lecture « apparaît tour à tour comme une interruption du cours de l’action et comme une relance vers l’action ». L’incipit et l’explicit ont donc un rôle de passeur entre le monde du lecteur et celui de la diégèse. C’est ainsi qu’une réflexion tirant vers la sociologie ou la psychanalyse peut éclairer le fonctionnement du début et de la fin de l’oeuvre littéraire.

 

Un deuxième axe consiste à observer les débuts et les fins sous l’angle des genres et des courants littéraires. Le début et la fin des poèmes, tout comme l’étude des scènes d’exposition et de conclusion au théâtre, interpellent fortement notre problématique. Par ailleurs, la paralittérature, littérature fantastique, science-fiction, littérature pour enfant, constituent également un important champ d’études.

 

Le troisième axe est celui de la place du début et de la fin dans l’ordre des événements. Les prolepses et les analepses servent à configurer un récit capable d’intriguer le lecteur et de véhiculer un sens. Il est donc possible de se demander quels sont les impératifs qui poussent l’auteur à choisir tel ou tel événement de l’histoire comme incipit et comme explicit, si la chronologie n’est plus le critère qui détermine le début et la fin du récit.

 

Les propositions de communication (300-400 mots), accompagnées d’un bref C.V. précisant votre affiliation institutionnelle et vos plus récentes réalisations, devront être envoyées au plus tard le 15 octobre 2017 à : jpaul067@uottawa.ca. Les communications ne devront pas dépasser 20 minutes.

 

Cordialement,

L’Association étudiant.e.s des cycles supérieurs

Jean-Nicolas Paul

Frederic Lanouette

Beverly Marchand

 

  • Aristote (1996). La Poétique, Paris, Gallimard.
  • Camus, Albert (1942). L’Étranger, Paris, NRF.
  • Céline, Louis-Ferdinand (1932). Voyage au bout de la nuit, Paris, Gallimard.
  • Del Lungo, Andrea (2010). Le début et la fin du récit, une relation critique, Paris, Classiques Garnier.
  • Ricoeur, Paul (1985). Le Temps raconté, Paris, Le Seuil.