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Appel aux lecteurs-performeurs/Call for Reader-Performers

Appel aux lecteurs-performeurs/Call for Reader-Performers

Publié le par Marc Escola (Source : Sophie rabau)

(English version below)

Appel aux lecteurs-performeurs/Call for Reader-Performers

30 juin 2016/1er juillet 2016 Paris

Event dates: June 30 – July 1, 2016

 

Les unes ne peuvent lire sans fourrer leur nez dans les recoins du texte, refont les œuvres comme d’aucuns refont le match, lisent en auteures, en prenant sa place et disent ce qu’ils auraient fait, elles si elles avaient écrit le texte, l’écrivent donc sans pour autant cesser de le lire. Les autres sont des lecteurs qui ne restent jamais à leur place ou ne restent pas en place, mettent les mains dans la pâte ou les pieds dans la fiction, s’y glissent comme personnages, interviennent dans l’histoire, y jouant tour à tour les flics de fiction,  les écuyers de héros en perdition, voire les premiers rôles après avoir évacué les personnages qui croyaient présomptueusement être au centre de l’histoire. D’autres encore, ailleurs, répètent le texte mais pour mieux le transformer, s’en distancier, le contester, le déplacer, tandis que certains inventent en théorisant des œuvres inconnues, impossibles peut-être, à moins qu’ils n’inventent la théorie en écrivant si bien qu’on ne sait plus trop s’ils théorisent, inventent ou lisent ou tout à la fois. Encore ailleurs on est plus sage en apparence tout au moins et l’on se contente de contempler  les infinies manières dont on lu, savamment, les textes jusqu’à présent, mais c’est pour mieux s’en emparer et faire de nos sages commentaires de merveilleux jouets propres à écrire et à inventer.

Les unes sont en Australie, les autres à Paris et leurs environs, à New York ou encore ailleurs où nous ne savons même pas qu’elles existent. Les unes se disent fictocritiques, d’autres lecteurs interventionistes et d’autres noms encore : commentateurs rhétoriques, théoriciens des textes possibles, pluralisateurs de textes, théoriciens spéculateurs. Ils ne se connaissent pas tous, mais quand ils se rencontrent souvent se reconnaissent, devinent comme un air de famille  dans cette façon de lire pour faire, pour inventer, pour dire sans pour autant cesser de partager ce je et le corps qui le porte, pour écrire, dans cet espoir d’inventer sinon une méthode du moins une manière partageable avec d’autres, de lire en faisant, en disant je, en inventant, en écrivant ou pour écrire. Parce qu’ils ne se connaissent pas mais souvent se reconnaissent, nous voudrions qu’elles se rencontrent, se reconnaissent ou pas tout à fait, et puissent en discuter, puissent parler également   parlent de leurs perspectives, de ce futur encore à écrire qui accompagne leur lectures et leur relation aux textes.

Peu importe donc comment se nommeront et se classeront (ou ne se classeront pas ou se déclasseront) ceux qui répondront à cet appel : ils peuvent être traducteurs potentiels, théoriciens des textes possibles, fictocritiques, lecteurs interventionistes, poélecteur, spéculateurs de textes, lecteurs postextuels et d’autres noms encore que nous ne connaissons pas. L’essentiel serait surtout de se retrouver non pas pour lire en lisant, mais pour lire en faisant, de nous regarder faire et de nos actes de lecteurs tirer encore un ou plusieurs futurs où nous ferons encore.

Nous appelons tous les lecteurs performeurs qui se reconnaîtraient, au moins partiellement, dans cette perspective à nous proposer leur lirécriture pour cette journée dont il pourrait même naître quelques textes encore non écrits.

Attention : il ne s'agit pas de théoriser un faire, mais bien de faire et ces journées seront de performance : on viendra avec des propositions de lirécriture déjà accomplies, en train de s'accomplir ou encore à faire. 


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Call for Reader-Performers:

Fictocriticism, creative critique, and other possible letters

An approach that combines creation and critique, such as fictocritcism, or les textes possibles, implies a letting go. As others and elsewheres given through words resist our attempts to stack, seize, count and order, the body of language moves with and through, a fungible body contaminating/contaminated with other bodies. As this ordering process is let go, or escapes, the bodies of language are set free to create, to sculpt new mobile objects that erupt in the writing process itself. Texts inspire more texts. The speaking subject is a cacophonous chorus. Discourses are not closed unities but porous potentialities. This is what we call doing research through the writing process.

We are seeking, for two study days at Paris 3, papers, or projects in languages known or unknown that propose to do something rather than to speak about something. In particular we are looking for new strategies of creative critique: of narrative imaginings (Sophie Rabau, Pierre Bayard), or theoretical ones (Avital Ronnell, Anna Gibbs), textual manipulation or appropriation (Anna Gibbs, Kathy Acker), constraints (Craig Dworkin, Clare Hemmings), creative or queer translation (Outranspo), theory that mixes with other discourses, like poetry (Audré Lorde, Cherrié Moraga), mixes languages (Gloria Anzaldúa), or research that combines creation with other domains of the research. That said, a creative approach also means a surprising one, one that is not preordained to fulfill the criteria of success. Please send us something that tries something different.