A. Mathieu, Nous n'oublierons pas les poings levés. Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la guerre d'Espagne
Anne Mathieu,
Nous n'oublierons pas les poings levés.
Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la guerre d'Espagne
Paris, Syllepse, 2021.
EAN13 : 9782849508909 — 696 p.
Grâce aux reportrices et reporters qui, dès l’été 1936, franchirent la frontière, grâce à ceux qui frémirent sous les bombes d’un coin à l’autre de l’Espagne, le lecteur se retrouve plongé dans un monde ancien qui devient présent.
De l’enthousiasme mêlé d’inquiétude des débuts à l’horreur des bombardements, de la menace sur l’Europe recélée par cette guerre à l’arrivée des réfugiés sur le sol français, chaque événement, chaque atmosphère, chaque détail est dépeint par les reporters.
Le livre s’attarde aussi dans les bureaux des rédactions, la parole étant parfois donnée aux éditorialistes et commentateurs. Leurs interrogations et réflexions entrent en résonnance avec les reportages, et nourrissent le chemin du lecteur dans cette période.
Quelques deux cents figures de journalistes accompagnent sa route, dont la plupart sont aujourd’hui bien méconnues ou inconnues. Ces journalistes émergent grâce à une recherche pionnière menée pendant une dizaine d’années sur une centaine de périodiques et ayant aboutie à un référencement de plus de six mille articles.
Les reportrices et reporters s’appelaient notamment Jean Alloucherie, Jacob Altmaier, Georges Beaubois, Marc Bernard, Charles Carpentier, Jules Chazoff, Mathieu Corman, Camille David, Germaine Decaris, Emile Decroix, Lucien Haussard, Jean-Maurice Hermann, Madeleine Jacob, Marguerite Jouve, Stéphane Manier, Pierre Mars, Denise Moran, Paul Nizan, Louis Parrot, Josef Efimovitch Pouterman, Ribécourt, Charles Ridel, Georges Soria, Albert Soulillou, Augustin Suisse, Simone Téry, Edith Thomas, Andrée Viollis ou Charles Wolff… Il y eut des témoins, aussi, qui consignèrent l’événement en tant que tels, comme Marcel Ollivier lors des « Journées de Mai 37 ». Quant aux éditorialistes et commentateurs, ils s’appelaient par exemple Gaston Bergery, Bracke, Léon Emery, Salomon Grumbach, André Leroux, Jean Longuet, Robert Louzon, Gabriel Péri, André Prudhommeaux, Oreste Rosenfeld, Geneviève Tabouis ou Jean Zyromski…
Jamais un ouvrage ne leur avait donné la parole. Jamais on n’avait touché cette histoire-en-train-de-se-faire en se plongeant dans les articles de celles et de ceux qui se battirent par la plume avec ferveur pour la cause antifasciste.
Sommaire
Lever de rideau. L’Espagne en octobre-novembre 1934, une atmosphère révolutionnaire
Préambule. Espoirs vacillants. L’Espagne de février à la mi-juillet 1936
Préalable. Acteurs, lieux et modalités d’expression
Première partie. Du coup d’état aux suites de l’accord de non-intervention (18 juillet 1936-5 novembre 1936) Après l’espoir, le choc
Chapitre 1 Un pays en armes. L’élan populaire suite au coup d’État (18 juillet-31 août 1936)
Chapitre 2 Intervenir ou ne pas intervenir. Éditorialistes et commentateurs dans la tourmente
Chapitre 3 Questions de vocabulaire: Éditorialistes et commentateurs aux prises avec la théorie et la polémique
Intermède 1 La mise en scène du reportage, instrument de la vérité (18 juillet-5 novembre 1936)
Deuxième partie. De la bataille de Madrid au bombardement d’Almeria (6 novembre 1936-30 juin 1937). Réalités diverses d’une guerre singulière
Chapitre 4 Le reporter sous les bombes
Chapitre 5 Étrangers sur le sol espagnol. Quelle position des éditorialistes et des commentateurs ?
Chapitre 6 Premiers réfugiés
Intermède 2 Les massacres et la terreur, expressions du monde de la barbarie (18 juillet 1936-30juin 1937)
Troisième partie. Autour des « Journées de Mai 37 » à Barcelone (1er mars 1937-30 juin 1937). L’événement sans reportages
Chapitre 7 Stéréotypes sur les anarchistes, invectives envers les communistes
Chapitre 8 Calomnies contre les poumistes, dénonciations de la répression stalinienne
Intermède 3 Croire en la victoire, en deçà et au-delà des Pyrénées. (18 juillet 1936-30 juin 1937)
Quatrième partie. De la bataille de Brunete à la campagne d’Aragon en passant par les Asturies (1er juillet 1937-30 juillet 1938). Le ciel s’assombrit
Chapitre 9 Vie et mort de l’«intelligence mondiale». Du Congrès des écrivains à la mort de Gerda Taro (1er juillet-6 septembre 1937)
Chapitre 10 Une pluie de bombardements sur la péninsule. Les reporters face à la mort
Chapitre 11 Nouvelles conquêtes franquistes, Nouveaux réfugiés
Intermède 4 La guerre franchit les Pyrénées. Bombardements sur la France (janvier-juillet 1938)
Cinquième partie. De la bataille de l’èbre aux camps d’internement en France (24 juillet 1938-1er avril 1939). Le désespoir pour horizon
Chapitre 12 Les volontaires internationaux quittent l’Espagne. Un retour dans une autre France (24 juillet-31 décembre 1938)
Chapitre 13 De la Retirada aux camps. La souffrance et les larmes
Chapitre 14 Mort, déshumanisation et violence. L’horreur au-delà des Pyrénées
Épilogue 1 France honteuse, France véritable
Epilogue 2 L’écriture et l’oubli
Cartes
Bibliographie
Index
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