Essai
Nouvelle parution
C. Callard, Le temps des fantômes. Spectralités de l’âge moderne (XVIe-XVIIe s.) 

C. Callard, Le temps des fantômes. Spectralités de l’âge moderne (XVIe-XVIIe s.)

Publié le par Marc Escola

Caroline Callard, 

Le temps des fantômes. Spectralités de l’âge moderne (XVIe-XVIIe siècle).

Fayard, 366 p., 23 €

PARUTION : 11/09/2019
PAGES : 384
EAN : 9782213712789
EAN NUMÉRIQUE : 9782213714523


Dans un récit passionnant, Caroline Callard éclaire de façon inédite la place, centrale dans l’Europe de la première modernité, des fantômes qui peuplent maisons et tribunaux, et prolifèrent dans les discours savants et politiques, indépendamment du registre de la superstition.

Omniprésents au Moyen Âge, les fantômes auraient dû déserter l’Europe à l’avènement de la philosophie mécaniste de Descartes et de Newton. Pourtant, des silhouettes aux contours très anciens continuèrent de peupler les mondes d’Ancien Régime  : enfants mort-nés, cadavres sans sépultures, gardiens spectraux de trésors oubliés…

Lancée sur les traces de ces apparitions tantôt apaisantes tantôt effrayantes, Caroline Callard fait émerger les termes de ce véritable «  moment spectral  ». Au temps des crises qui marquent le début de l’âge moderne, la présence des fantômes est réaffirmée avec une urgence nouvelle. Que firent alors les vivants de ces morts refusant de se tenir tranquilles  ? Comment organisèrent-ils la cohabitation avec ces hôtes intempestifs  ? Comment cherchèrent-ils aussi, parfois, à les retenir près d’eux  ?

Maisons hantées, amour d’outre-tombe, villes-fantômes du Nouveau Monde ou encore élaboration d’une science des spectres au tournant du xvie siècle, ce livre novateur rend à ces morts vivants la multiplicité de leurs actions dans le monde. Au fil des pages, les fantômes retrouvent la place qui fut la leur dans la société d’Ancien Régime, une place jusqu’alors mal repérée, car ténue, fugace, impérieuse aussi.
 
Caroline Callard est directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Elle a déjà publié Le Prince et la République, Histoire, pouvoir et société dans la Florence des Médicis au xviie siècle (Presses de la Sorbonne, 2007).
 

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Chasser les fantômes dans l’histoire", par Michel Porret (en ligne le 24 septembre 2019)

Les fantômes médiévaux survivent au succès de la philosophie mécaniste selon Descartes et Newton. Atroces ou lénifiants, ils persistent à hanter le monde de l’Ancien Régime, notamment avec les figures pathétiques des enfants mort-nés et des cadavres non inhumés. Spécialiste des Médicis, fine historienne du « ghost writer » à la Renaissance, Caroline Callard signe une belle page d’anthropologie historique sur les fantômes des temps modernes.

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Et sur laviedesidees.fr :

"Hantés et enchantés", par Stéphanie Sauget (en ligne le 30 janvier 2020)

Étudiant l’engouement pour les fantômes à l’âge moderne, C. Callard y voit une figure commune et agissante, porteuse des hantises du temps et de la résolution des conflits, en phase avec une science qui se donne pour tâche d’interpréter la nature.