Denis Guénoun est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages et de trois œuvres au moins, si l’on tient à distinguer la théorie dramatique, la spéculation philosophique, politique et théologique, et les écritures théâtrales, que celles-ci aient leur lieu dans des textes ou sur le plateau. Mais faut-il distinguer, et surtout : le peut-on ? Si chacune de ces œuvres a déjà rencontré son audience, et leurs propositions respectives un accueil grandissant, il reste que ces différents publics ne sont pas encore trouvés ni regardés en face. Les Universités de Lausanne et de Genève s'associent à la Comédie de Genève pour amener les lecteurs comme les spectateurs de Denis Guénoun en pleine lumière en les installant sur une même scène — celle où la littérature, la philosophie, la politique, la théologie, la morale même acceptent de se soumettre à une inédite distribution, en endossant tour à tour des rôles imprévus pour mieux se donner la réplique. Trois journées de dialogue et d'échanges sous le titre "Hypothèses sur le théâtre, la politique, l’Europe, la philosophie", du 2 au 4 novembre prochain, à Lausanne et Genève, ponctuée par la création du spectacle Soulever la politique, "hypothèse-théâtre" écrit par Denis Guénoun et mis en scène par Stanislas Roquette.
(Illustr. : Mai, juin, juillet. Dans les théâtres de 1968, de D. Guenoun, m.e.s. C. Schiaretti, TNP Villeurbanne)