Compte rendu publié dans Acta fabula (avril 2014, vol. 15, n° 4) : "La comédie à la vie, à la mort" par Annelise Narvaez.
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Erich Segal, La Mort de la comédie
Traduit par Paul Bouffartigue
Paris : Belin, coll. "L'antiquite au present", 2013.
EAN 9782701157801
544 p.
Présentation de l'éditeur :
En 21 chapitres, suivis d'une "Coda", le livre retrace l'histoire du genre comique de l'Antiquité jusqu'à Ionesco et Beckett, en passant par Molière, Beaumarchais ou encore Chaplin. La comédie est née des fêtes rituelles en l'honneur de la fertilité et du renouvellement du monde, au cours desquelles on s'affranchissait momentanément des règles sociales. Au cours des siècles, quelques changements s'opèrent, mais la comédie demeure un espace de liberté totale, jusqu'à l'arrivée du théâtre de l'absurde du XXe siècle, qui fait voler en éclats toutes ses règles, sans jamais s'écarter, pourtant, de la filiation d'Aristophane.
Segal achève son histoire en traçant un passionnant parallèle entre Les Oiseaux et En attendant Godot, la seconde pièce étant le parfait miroir inversé de la première. On ne rit plus de la vie, mais de la mort. La Coda du livre est consacrée au Docteur Folamour, le film de Stanley Kubrick, qui marque définitivement la mort de la comédie comme célébration du renouveau, l'objet même du comique étant alors la fin de l'humanité.
Erich Segal (1937-2010), connu du grand public pour son best-seller Love Story dont l'adaptation cinématographique a été un immense succès, et pour son travail de scénariste de cinéma, était aussi un brillant universitaire, professeur d'études classiques aux universités Yale, Princeton, et enfin à l'université d'Oxford, en Grande-Bretagne. Il est l'auteur de plusieurs essais sur le théâtre antique grec et romain. Il a édité et traduit en anglais des comédies de Plaute.