Compte rendu publié dans Acta fabula : " Le roman maritime, un amer littéraire" par Sylvie Largeaud-Ortega.
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Odile Gannier, Le Roman maritime. Emergence d'un genre en Occident
Paris : Presses de l'université Paris-Sorbonne, coll. "Imago mundi", 2011.
EAN 9782840506522.
612 p.
Prix 24EUR
Présentation de l'éditeur :
« Il y a dans la vie du marin quelque chose d’aventureux qui nous plaît et qui nous attache. Ce passage continuel du calme à l’orage, ce changement rapide des terres et des cieux, tiennent éveillée l’imagination du navigateur. Il est lui-même, dans ses destinées, l’image de l’homme ici-bas : toujours se promettant de rester au port, et toujours déployant ses voiles ; cherchant des îles enchantées où il n’arrive presque jamais, et dans lesquelles il s’ennuie s’il y touche ; ne parlant que de repos, et n’aimant que les tempêtes ; périssant au milieu d’un naufrage, ou mourant vieux nocher sur la rive, inconnu des jeunes navigateurs dont il regrette de ne pouvoir suivre le vaisseau » (Chateaubriand).
Le roman maritime, qui retrace ces aventures, semble marginal dans l’histoire de la création littéraire. Pourtant, que de domaines il touche : pirates et corsaires, grands capitaines ou petits mousses, explorateurs et caboteurs, pêcheurs et trafiquants, tous se croisent dans des épopées, de grandes expéditions, des aventures interlopes… Le succès éditorial, si l’on considère sa montée en puissance et l’affirmation progressive d’un genre en tant que tel, depuis le xviiie siècle mais essentiellement aux XIXe et XXe siècles, prouve que le roman maritime rencontre au fil du temps un public fidèle, passionné et toujours demandeur, même s’il peut sembler au profane que les histoires de mer doivent toujours se ressembler un peu.
Le présent ouvrage, essentiellement consacré aux domaines occidentaux, français et anglais en particulier, propose d’analyser l’histoire et les ressorts de ce genre romanesque.
Odile Gannier, normalienne, agrégée de Lettres, est professeur de Littérature générale et comparée à l’université Nice-Sophia Antipolis. Elle travaille sur les littératures insulaires et émergentes (Les Derniers Indiens des Caraïbes, Ibis rouge, 2003) la littérature de voyage (La Littérature de voyage, Ellipse, 2001), l’histoire des représentations, la littérature maritime et l’histoire de la marine. Elle a édité avec C. Picquoin les journaux de bord du capitaine Marchand (Le Voyage du capitaine Marchand : les Marquises et les îles de la Révolution, Au vent des îles, 2003 ; et Journal de bord d’Étienne Marchand. Le voyage du Solide autour du monde (1790-1792), CTHS, 2005) – travaux pour lesquels elles ont reçu le prix Henri Vovard de l’Académie de Marine en 2007.