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Flaubert sans fin

Flaubert sans fin

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L'année 2021 marque le bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert. À l'occasion de cet anniversaire, différents événement auront lieu en Normandie, région d'origine de l'écrivain, où il a rédigé une partie de son oeuvre. Cette dernière connaît plusieurs rééditions, notamment en poche aux éditions Flammarion: c'est le cas de La Tentation de saint Antoine et de Salammbôédités par Gisèle Séginger, ainsi que des Trois Contes, annotés par Pierre-Marc de Biasi. Par ailleurs, sa correspondance avec Guy de Maupassant a récemment été publiée aux éditions Le Passeur, sous le titre La terre a des limites, mais la bêtise humaine est infinie. Ces lettres permettent de suivre Flaubert dans les sept dernières années de sa vie et Maupassant dans ses sept premières années en littérature, et de prendre conscience de la profonde amitié qui unissait ces deux hommes, malgé leur trentaine d'années d'écart. Du côté de la critique, plusieurs études originales consacrées à l'auteur de Madame Bovary ont vu le jour au cours des derniers mois: c'est notamment le cas de l'ouvrage Après la fin. Flaubert et le temps du roman de Véronique Samson, qui propose de relire l’œuvre de Flaubert comme une réponse de l'écrivain à sa relation au temps et ouvre plus largement une réflexion sur l’histoire des formes romanesques au XIXe siècle, ou encore de Flaubert aux prises avec le « genre ». De la famille queer à « la Nouvelle femme » de Jeanne Bem, essai utilisant la théorie du « genre » pour revisiter de façon critique l’homme et le romancier. Dans cette étude, rien n’est éludé de ce que Flaubert a pu penser du féminin, de la binarité, de la domination masculine, ni de la manière dont il se situait personnellement dans la société, mais tout est replacé dans le contexte historique. De manière plus surprenante encore, un roman publié par Régis Jauffret aux éditions du Seuil, intitulé Le dernier bain de Gustave Flaubert, propose de relire au prisme de la fiction les pensées qui ont pu traverser l'écrivain au crépuscule de sa vie, quelques heures avant l'attaque cérébrale qui lui sera fatale: allongé dans l'eau de son bain, Flaubert revoit son enfance, sa jeunesse, ses rêves de jeune homme, ses livres dont héroïnes et héros viennent le visiter. Il se souvient d’Élisa Schlésinger, la belle baigneuse de Trouville qui l’éblouit l’année de ses quinze ans, de Louise Colet dont les lettres qu’il lui adressa constituent à elles seules un chef-d’œuvre mais aussi de l’écrivain Alfred Le Poittevin qui fut l’amour de sa vie.