
La littérature s'est-elle jamais distinguée de l'univers des savoirs au point de s'en isoler totalement ? Ne trouve-t-on pas au contraire, dans les oeuvres comme dans les réflexions explicites des écrivains sur leur projet, la trace d'une imbrication toujours présente et active, parfois centrale ? En voulant faire de l'entreprise littéraire et de l'entreprise scientifique des champs à l'identité close, notre culture ne s'est-elle pas rendue partiellement aveugle à la réalité d'un fondement cognitif commun ? La connaissance peut prendre bien des formes et sait, selon les besoins et les moments, forger des outils très divers. Les savoirs et leurs langages peuvent jouer ce rôle dans le travail de l'écrivain, tout comme le scientifique ne peut se passer des jeux du langage et de ses puissances de figuration.
La perspective épistémocritique consiste, devant un texte, à se poser la question des usages que fait ce dernier de ce qui relève des savoirs, parfois des sciences, au sens le plus élaboré de ce mot. Quelle est la nature du rapport épistémique entre un texte et son lecteur, lui dont cette expérience mobilise les facultés cognitives, parfois pour l'édifier, le plus souvent pour ébranler ou réorganiser ses certitudes ? `
De très nombreuses questions, souvent complexes, restent posées et beaucoup d'oeuvres restent à étudier, surtout dans le champ critique français. Il n'existe à ce jour aucun forum francophone réservé à de tels questionnements. Ce périodique électronique s'inscrit dans un site dynamique plus global (avec flux RSS et FOrums) qui a pour but de servir à construire un espace commun de documentation, de réflexion, d'analyse et de discussion.
La première livraison comprend des articles de Caroline de Mulder, Laurence Dahan-Gaïda, Paul Braffort, Paul Edwards, Nicolas Wanlin ainsi que des informations, des documents et des liens utiles.
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ISSN 1913-536X ÉPISTÉMOCRITIQUE (SubStance Inc.)