Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Après le bovarysme" (mars 2012, Vol. 13, n°3) et en parallèle du numéro de Fabula-LHT sur le même sujet : "Emma à la lettre ? Lecture du roman, déchiffrement du monde, élucidation de soi" par Agathe Novak-Lechevalier.
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Judith Lyon-Caen, La lecture et la vie. Les usages du roman au temps de Balzac
Paris : Tallandier, 2006.
EAN 9782847343090.
383 p.
Prix 21EUR
Présentation de l'éditeur :
De la première moitié du XIXe siècle, période souvent mal connue, il est principalement resté le roman. On continue à lire massivement Stendhal, Balzac, George Sand. Jamais autant qu'à l'époque romantique les romanciers ne se sont appliqués, avec succès, à révéler la société à elle-même, explorant ses dessus et ses dessous, à Paris et en province, chez les élites et dans le peuple. Dans les situations et les personnages, les lecteurs, et surtout les lectrices, se retrouvent eux-mêmes par un puissant effet de miroir. C'est à mesurer cet effet que s'attache Judith Lyon-Caen dans cet ouvrage pionnier, montrant comment le lecteur s'approprie le récit, s'y reconnaît, l'incorpore à sa propre existence, devient un héros de La Peau de chagrin, du Lys dans la vallée, ou des Mystères de Paris. Elle recourt pour cela à une source inexploitée, les centaines de lettres inédites que des lecteurs inconnus adressèrent à Balzac et à Eugène Sue pour leur parler de soi. " Le livre de Judith Lyon-Caen ", précise Alain Corbin dans sa préface, " fournit un matériau à l'histoire de la connaissance de soi, aujourd'hui en plein essor, et dévoile tout particulièrement tua peu de l'intimité féminine. En outre, l'auteur explore les effets de la fiction sur la société qui la reçoit et au sein de laquelle s'opère, par elle, un nouveau mode d'intervention politique. " Car telle fut la puissance du roman français à son âge d'or, la monarchie de juillet.
Judith Lyon-Caen, née en 1972, agrégée d'histoire et docteur ès lettres, publie ici son premier livre.