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Transmission du sens par les langages iconiques visuels. Théorie, pratique et didactique, un échange interdisciplinaire (Potsdam, Allemagne)

Transmission du sens par les langages iconiques visuels. Théorie, pratique et didactique, un échange interdisciplinaire (Potsdam, Allemagne)

Publié le par Marc Escola (Source : Thomas Sähn)

Appel à communications

Transmission du sens par les langages iconiques visuels

Théorie, pratique et didactique, un échange interdisciplinaire

Les signes visuels imprègnent tous les domaines de notre communication : la vie quotidienne, la science, l'art, la technologie, l'éducation… Aussi bien dans les langues signées que dans certaines langues écrites, dans la bande dessinée, les infographies, les pancartes de protestation ou encore la communication par émoticônes, le langage iconique permet de transmettre des contenus complexes à travers des similitudes visuelles, reposant sur des modèles culturels ancrés dans des contextes médiatiques et sociétaux. Il ne fonctionne ni de manière purement arbitraire ni de manière universellement compréhensible, et s'inscrit dans des pratiques symboliques spécifiques.

Dans le prolongement d'une première conférence organisée à Paris (2023) avec le soutien de l'UFA/DFH et du DAAD, au cours de laquelle le caractère transdisciplinaire de la pensée sémiotique avait été exploré tant sur le plan de la théorie et que de la pratique (cf. Sähn /Schröer/Sinn 2025), nous souhaitons, dans le cadre d'une deuxième rencontre, mettre l'accent sur les langages iconiques visuels. La question de savoir comment le sens est produit, reçu, contextualisé et véhiculé par le biais de signes visuels constitue le thème central de cette nouvelle conférence. La sémiotique y sera ici encore considérée comme un organon transdisciplinaire, c'est-à-dire un ensemble d'outils flexibles permettant d'analyser et de concevoir des processus de création de sens dans les sciences et les domaines pratiques les plus divers.

Période et lieu de la conférence : du 1er au 3 juillet 2026, Université de Potsdam

Organisation : Marie Schröer (Université de Potsdam), Christian Sinn (PH Saint-Gall), Thomas Sähn (Sorbonne Université Paris), Saghie Sharifzadeh (Sorbonne Université Paris)

Modération : Étudiantes et étudiants internationaux de l’Université d’été interdisciplinaire Picture this! Visual Meaning Making in Theory and Practice à l’Université de Potsdam, du 29 juin au 3 juillet 2026

Directives pour la soumission des résumés : Les résumés doivent compter entre 300 et 500 mots (références non comprises). Ils doivent inclure un titre, 5 mots-clés et une brève biographie (100 mots maximum) et être soumis au format PDF ou Word aux adresses suivantes :

·       marie.schroeer@uni-potsdam.de

·       christian.Sinn@phsg.ch

·       thomas.sahn@sorbonne-universite.fr

·       saghie.sharifzadeh@sorbonne-universite.fr 

Langues : anglais, allemand, français

Date limite de soumission : 05/01/2026

Notification d’acceptation : 30/01/2026

Contexte historique et motivation

Depuis la tripartition des signes en icônes, indices et symboles telle que proposée par Peirce (CP 2.247ff.) sont considérés comme iconiques les signes qui ressemblent à ce qu’ils renvoient « à certains égards » (Morris 1946 : 191). Cette hypothèse de similitude semble intuitive : nous nous attendons à ce que l’illustration d’un produit qu’on aurait commandé corresponde effectivement à ce dernier, que le plan d’une ville donnée corresponde adéquatement au réseau de ses rues, qu'un diagramme soit la représentation fidèle d’une évolution. Mais la « similitude » reste un concept vague et contingent : comme le souligne Goodman (1976 : 3), un tableau figurant le château de Marlborough peut en réalité avoir davantage de points communs avec un autre tableau qu’avec le château lui-même (cf. aussi Peirce CP 2.634). Il s’avère même difficile d’établir une distinction claire entre les signes qui sont iconiques et ceux qui entretiennent un lien causal-existentiel (indice) ou conventionnel (symbole) avec ce qu'ils désignent. La perméabilité entre les différentes catégories sémiotiques, constatée par Peirce (EP 2.481) et suggérée chez Saussure (1971/1916 : 100-101), implique que l’iconicité doive toujours être envisagée de manière graduelle (Morris 1946 : 191). En effet, tout signe iconique ne partage avec son référent qu’une sélection de traits – nécessairement arbitraire –, inscrit cette dernière dans un ensemble d’unités qui le distingue de l’objet désigné, et transforme ces traits communs de telle sorte qu’ils ne peuvent être perçus comme identiques qu’à un niveau sémantique supérieur (Eco 1978 : 153 ; Groupe µ 1992 : 138 ; Morgagni/Chevelier 2012 : 142sq.). Cette perspective entraîne deux conséquences majeures.

D’une part, cela conduit à considérer l’iconicité comme résultant de la combinaison d’unités distinctives. Il n’est pas étonnant, dès lors, que la question des règles de composition des langages visuels se soit rapidement posée au sein du structuralisme émergent, que ce soit dans le cinéma (Metz 1964), l’image fixe (Barthes 1964) ou encore la bande dessinée (Krafft 1978). Dans le cadre de la sémiotique générale en revanche, après avoir mis en évidence l’existence de codes langagiers universels, on a cherché à distinguer ceux qui sous-tendent les discours iconiques (Hjelmslev 1971/1948 ; Jakobson 1966 ; Eco 1978 ; Greimas 1984 ; Groupe µ 1992 ; Morgagni/Chevalier 2012 ; Dondero 2020). Si ces travaux se sont progressivement émancipés d’une description des systèmes iconiques encore largement calquée sur le modèle linguistique du structuralisme, l’iconicité regagne en importance au sein de la linguistique, où l’iconicité visuelle fait l’objet d’une attention particulière, notamment dans les recherches consacrées aux langues écrites et aux langues des signes (Stokoe 1960 ; Padden 1988 ; Cuxac 2000 ; Perniss et al. 2010).

D’autre part, cela signifie que l’iconicité ne peut être appréhendée indépendamment de la situation communicative dans laquelle le signe est interprété. En effet, force est de constater que, non seulement tout phénomène perçu possède un potentiel iconique, mais le contexte culturel et textuel, au moment de la réception, influence encore davantage la signification attribuée à un fait identifié comme iconique. L'analyse de Barthes sur la sémantique mythique des images (1957) ou encore le modèle de la sémiosphère de Lotman (1990) montrent combien la culture, les médias et les processus de création de sens collectivement stabilisés influencent nos interprétations, ce qui conduit nécessairement à une forte variabilité du sens que nous attribuons aux phénomènes visuels perçus. La communication visuelle, elle aussi, n’est donc possible que si une communauté sémiotique possède un répertoire interprétatif adapté. Qu’il s’agisse de la maîtrise des codes standardisés ou des formes (proto)typiques issues de la société, de l’art ou de la science, c’est seulement à travers les pratiques de lecture culturelles spécifiques que se dévoile la signification non seulement des images, mais aussi des cartes ou des diagrammes (Eco 1970 ; Joly 2009/1993 ; Kress/van Leeuwen 1996 ; Krämer 2016 ; Burge 2018 ; Dahan-Gaida 2023). Les réseaux de neurones utilisés pour la reconnaissance d'images analysent également les relations entre les éléments d'une image et en reconstruisent des structures typisées – une approche qui rappelle les théories structuralistes mais qui reste fortement conditionnée par les données d'entraînement, elles-mêmes imprégnées de biais culturels (LeCun et al. 1998 ; Krizhevsky et al. 2012 ; Tan/Le 2019). L'interprétation des signes visuels par les machines semble donc s'appuyer sur des mécanismes de sélection et de typification, tout comme l’interprétation humaine, mais sans conscience culturelle.

Les approches culturo-sémiotiques soulignent ainsi que l’iconicité ne constitue pas une propriété intrinsèque du signe, mais résulte de pratiques interprétatives ; elle ne saurait donc être décrite indépendamment des récepteur.rices, des dispositifs et des spécificités médiales. Ce qui est perçu comme iconique dépend des expériences individuelles, des savoirs collectivement stabilisés et des contextes médiaux – qu’il s’agisse de la communication humaine, du traitement automatisé des images ou même des échanges entre espèces animales (cf. Maran 2017 : 71). Cette perspective ouvre une voie productive en vue d’une didactique des langages visuels : les signes iconiques ne facilitent pas seulement l’acquisition des signes linguistiques (Nielsen et al. 2020) ; ils autorisent aussi des formes complexes de transfert de connaissances et de significations (Mayer 2009 ; Henke 2014), à la condition expresse que les présupposés culturels et contextuels fassent l’objet d’une réflexion concomitante. 

Le programme de recherche eikones (p. ex. Belting 2007) nous permet de considérer l'image comme une représentation à part entière du monde, comparable à celle que permet la langue sans pour autant dépendre de cette dernière (cf. Boehm 2007 : 29). C’est le tournant iconique : les images sont perçues comme ayant leur propre pouvoir de signifier. Ce glissement vers une épistémè authentiquement picturale – qui se poursuit, par exemple, chez Heßler/Mersch (2015) – a façonné de manière décisive la discussion sémiotique culturelle et picturale et constitue un point de référence théorique central pour les approches actuelles de la recherche en didactique de l'image. Les approches culturo-sémiotiques, dont le potentiel a récemment été mis en avant pour la formation des enseignants (Zimmermann et al. 2019), peuvent sans aucun doute être mises à profit pour l'utilisation didactique de systèmes visuels iconiques.

Objectifs du colloque

Ce colloque vise à réunir des perspectives interdisciplinaires actuelles sur le fonctionnement de la communication visuo-iconique. Il s’agira d’y examiner les conditions structurelles, culturo-sémiotiques, sociales et technologiques des systèmes langagiers visuo-iconiques. Le dialogue interdisciplinaire a pour ambition d’ouvrir de nouvelles approches théoriques et didactiques pour l’étude et l’enseignement des langages visuels dans les champs scientifique et social.

L’essor de la communication visuelle exige un approfondissement scientifique de l’analyse des signes iconiques, inscrits dans des contextes médiaux et culturels variés. Le colloque invite donc les jeunes chercheur.ices et chercheur.ices confirmé.es de toutes disciplines s’intéressant à la structure et au fonctionnement des systèmes langagiers visuo-iconiques à soumettre leurs travaux. Seront particulièrement appréciées les contributions explorant le potentiel didactique de ces systèmes pour l’enseignement primaire, secondaire et supérieur. Les propositions qui s’appuient sur les programmes éducatifs actuels, présentent des études empiriques sur l’efficacité de ces systèmes dans la formation des enseignant.es, ou discutent de concepts pédagogiques concrets pour les contextes scolaire et universitaire, sont expressément encouragées.

Nous invitons les participant.es à aborder les questions suivantes en intégrant les dimensions théoriques, culturelles, médiales et didactiques des systèmes langagiers visuo-iconiques :

1. Fondements sémiotiques et culturo-sémiotiques des langages iconiques

·   Quels modèles théoriques – ceux de Peirce, Saussure, Morris ou Lotman, par exemple – permettent de décrire l’iconicité de manière différenciée ?

·   Les systèmes langagiers visuo-iconiques possèdent-ils une grammaire propre, ou celle-ci est-elle déterminée par les spécificités du médium dans lequel ils s’inscrivent ?

·   Dans quelle mesure l’iconicité peut-elle être appréhendée non comme une propriété intrinsèque, mais comme une relation interprétative culturellement située ?

·   Comment la signification des signes iconiques évolue-t-elle en fonction des schèmes culturels de perception, des contextes médiaux et des savoirs collectifs ?

·   Quel rôle joue la sémiosphère (Lotman) dans la dynamique, la limitation et la traduction des significations iconiques au sein des espaces culturels ?

·   Dans quels contextes interculturels émergent des malentendus ou de réinterprétations des signes visuels ?

2. Signes visuels dans l’espace public : protestations, art urbain, iconicité urbaine

·   Comment les acteur.rices du street art, du graffiti, des formes de protestation visuelle ou des campagnes militantesmobilisent-ils les signes iconiques pour produire du sens ?

·   Quels codes et quelles stratégies caractérisent le langage politique visuel dans l’espace urbain ?

·   Dans quelle mesure les formes visuelles de protestation peuvent-elles être analysées comme des systèmes sémiotiques dotés de grammaticalisations et de stratégies d’iconicité spécifiques ?

·   Comment les technologies médiatiques (reproduction numérique, réseaux sociaux) influencent-elles la visibilité, la circulation et le recodage de ces signes ?

3. Iconicité, multimodalité et communication numérique

·   Quel(s) rôle(s) jouent les émoticônes, GIFs, mèmes ou images filtrées dans la communication du sens au sein des espaces numériques ?

·   Comment s’articule la communication iconique dans les formats multimodaux des médias sociaux ?

·   En quoi les processus de signification visuelle diffèrent-ils selon qu’ils sont mis en œuvre par des humains, des intelligences artificielles ou d’autres acteurs non humains ?

·   Comment les algorithmes, les bases de données d’images et les ensembles d’entraînement conditionnent-ils la performance sémantique des systèmes de reconnaissance visuelle automatisée ?

4. Art, narration visuelle et systèmes langagiers visuels

·   Quels principes articulatoires gouvernent la combinaison d’unités iconiques dans les langues écrites et signées, la bande dessinée, le dessin animé, le design ou les arts plastiques ?

·   Comment différencier sémiotiquement des médias présentant des degrés d’iconicité variables (peintures abstraites, photographies, diagrammes…) ?

·   Dans quelle mesure les narrations visuelles peuvent-elles être appréhendées comme des systèmes langagiers autonomes, structurés par des relations syntagmatiques et paradigmatiques ?

·   Quel(s) rôle(s) jouent les métaphores visuelles et les typifications dans la représentation et la transmission du savoir ?

5. Didactique des systèmes langagiers visuels : éducation, inclusion, littératie

·   Comment la communication visuelle peut-elle soutenir l’acquisition des langues (premières ou étrangères), de connaissances disciplinaires ou de compétences pratiques ?

·   Quelle est la portée des représentations iconiques dans l’apprentissage inclusif et le plurilinguisme ?

·   Comment développer la littératie visuelle en contexte éducatif, par exemple à travers la communication gestuelle ou l’usage de bandes dessinées ou de pictogrammes ?

·   Dans quelle mesure les approches culturo-sémiotiques peuvent-elles éclairer une réflexion critique sur les signes visuels dans les contextes pédagogiques ?

Littérature citée

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