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Isabella M. Watt, Jeffrey R. Watt, et Sonia Vernhes Rappaz, Registres du Consistoire de Genève au temps de Calvin. Tome XIX (19 février 1562 - 4 février 1563)

Isabella M. Watt, Jeffrey R. Watt, et Sonia Vernhes Rappaz, Registres du Consistoire de Genève au temps de Calvin. Tome XIX (19 février 1562 - 4 février 1563)

Publié le par Mihai Duma (Source : Service de presse Droz)

nstitué par les ordonnances ecclésiastiques inspirées par Jean Calvin, le Consistoire de Genève, composé de pasteurs et de douze laïcs, était une institution de contrôle des moeurs et des idées religieuses. Les Registres du Consistoire de Genève constituent une source irremplaçable sur les idées et comportements du menu peuple face aux bouleversements de la révolution religieuse que fut la Réforme calvinienne.

Le volume 19 des Registres du Consistoire de Genève couvre l’année 1562, marquée par le début de la première guerre de Religion en France. Suite à ce conflit, Genève se vit accueillir un nombre considérable de réfugiés fuyant la guerre. Certains de ces nouveaux arrivants avaient des croyances jugées inacceptables par les Genevois, ce qui inquiéta le tribunal des mœurs. Calvin et ses confrères pensaient, par exemple, que certains réfugiés italiens étaient anabaptistes, tandis que d’autres adhéraient aux idées antitrinitaires de Michel Servet. Le Consistoire continua de mettre l’accent sur l’obligation pour les jeunes d’assister aux leçons hebdomadaires de catéchisme et se montra de plus en plus préoccupé par la paresse et la dissipation des biens. Il décourageait fortement les modes de vie ostentatoires, s’attaquait vigoureusement à l’usure et faisait preuve d’une certaine compassion envers les pauvres. Dans le cadre des litiges matrimoniaux, le Consistoire convoqua de nombreux couples pour désordres domestiques. Calvin fut sans doute très embarrassé par les actions de sa belle-fille, Judith Tourneur : son mari obtint le divorce, fait rare à Genève à l’époque de la Réforme, après que Judith eut librement avoué avoir commis l’adultère. Les pasteurs et les anciens persistèrent à faire preuve d’un certain scepticisme à l’égard des allégations de magie et à exhorter activement les parties à régler leurs différends et à se pardonner mutuellement.