
Édition de Marie-Andrée Ricard
Préface de Johann Chapoutot
Dans la dernière décennie de sa vie, Theodor W. Adorno (1903-1969) revient de manière incisive sur le thème de la personnalité autoritaire développé dès les années 1940 à propos du potentiel fasciste ou, autrement dit, antidémocratique présent dans la société nord-américaine. Ici, en écho à la vague d’actes antisémites perpétrés par de jeunes partisans de l’extrême droite allemande à l’hiver 1959-1960, il essaie de rendre compte de la persistance, en Allemagne, de préjugés «pathiques» à l’endroit d’autres groupes et de la tendance nationaliste agressive qui va de pair.
Pour ce faire, il interroge la «psychologie» des personnalités attachées à l’autorité, comme il préfère désormais les appeler. Si la réflexion d’Adorno sur ces problèmes suscite de nouveau notre attention, c’est évidemment en raison de leur regain d’actualité et du besoin de contrer la menace grandissante qu’ils recèlent pour toute l’humanité.
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Sommaire
Préface, par Johann Chapoutot
Note liminaire
Conférence d'Adorno« Désir autoritaire »
Notes de la traductrice« Die autoritäre Persönlichkeit » : un enjeu sociopolitique toujours actuel, par Marie-Andrée Ricard
Qu'est-ce qu'une personnalité attachée à l'autorité ?
Une approche psychologique du nationalisme et de l'autoritarisme
Une personnalité remplie de préjugé avant tout
La nécessité d'un tournant vers le sujet
Deux mesures pratiques
Bibliographie
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On peut lire sur nonfiction.fr un article sur cet ouvrage :
"Les ressorts psychologiques de l’attrait pour l’autoritarisme", par Benjamin Caraco…
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Philosophe, sociologue, musicologue, auteur d’une œuvre considérable, Theodor W. ADORNO (1903-1969) est, avec Max Horkheimer et Walter Benjamin, l’une des figures les plus marquantes de l’École de Francfort, qui développa une véritable « théorie critique » de la société. Du livre sur Kierkegaard de 1933 au projet de monographie sur Beethoven (trad. fr. Rue d’Ulm, 2020), de la Dialectique de la raison (1944) à la Dialectique négative (1966), de ses premiers écrits philosophiques (L’Actualité de la philosophie et autres essais, trad. fr. Rue d’Ulm, 2e éd. 2018) à sa Théorie esthétique posthume, dans ses études sur la personnalité autoritaire (1950) ou ses Minima Moralia (1951), il tente d’élaborer une pensée capable de ne pas succomber au cauchemar de l’histoire.
Marie-Andrée RICARD est professeure titulaire de philosophie allemande et d’esthétique à l’Université Laval, Québec. Auteure de nombreux articles et chapitres de livres sur des penseurs allemands de premier plan (Schelling, Kant, Hegel, Nietzsche, Gadamer...), elle a notamment publié Adorno l’humaniste. Essai sur sa pensée morale et politique (Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2012).
Johann CHAPOUTOT est un historien spécialiste d’histoire contemporaine, du nazisme et de l’Allemagne. Diplômé de Sciences Po Paris, lauréat de la fondation Humboldt (Berlin), il est professeur à Sorbonne Université. Il a publié, entre autres livres : Le Meurtre de Weimar (2010), La Loi du sang. Penser et agir en nazi (2014), La Révolution culturelle nazie (2017), Libres d’obéir. Le management, du nazisme à aujourd’hui (2020) et Les Irresponsables. Qui a porté Hitler au pouvoir ? (2025).