
À la croisée des frontières, l’univers romanesque de Mustapha Tlili se construit sur un enracinement paradoxal : à la fois recherché et inatteignable. L’absence devient le fil rouge de ses récits, qui s’ouvrent souvent sur la quête d’un être disparu pour révéler, en creux, un vide plus profond encore.
Amel Amaïdia explore avec précision la manière dont Tlili articule cette absence dans une langue éclatée, fragmentée, à l’image de ses personnages en suspens, prisonniers de l’exil, du déchirement identitaire, des mémoires brisées. L’ouvrage met en lumière une mécanique littéraire subtile où chaque texte fonctionne comme un puzzle que le lecteur doit reconstituer, devenant ainsi acteur du sens.
Derrière cette esthétique du fragment et de la perte se devine une forme de confession déguisée : Tlili transforme son propre déracinement en une écriture cathartique, où la perte devient narration.