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Signé Peyrebrune

Signé Peyrebrune

Publié le par Marc Escola

Son nom pourrait laisser croire qu’elle était une aristocrate, mais il porte la marque de la première fêlure de Georges de Peyrebrune (1841-1917) : c’est parce qu’elle a vu le jour, en 1841, dans un hameau de Dordogne ainsi nommé en raison de la présence d’un gros rocher noir, à Sainte-Orse, qu’elle s’est appelée de Peyrebrune. Ce patronyme lui a été acheté, comme la loi le permettait alors, par son père, certainement le riche Georges Johnston, châtelain à Granges-d’Ans. Ce père a financé son éducation dans une institution religieuse de Périgueux, mais il ne l’a jamais reconnue. Enfant naturelle, Mathilde Marie Georgina Élisabeth de Peyrebrune Judicis (le nom de sa mère) a porté comme un étendard le prénom de ce géniteur et ce patronyme qu’il lui avait offert, allant jusqu’à en signer son acte de mariage et, surtout, son œuvre littéraire. L'écrivaine a laissé une trentaine de romans, de nombreuses nouvelles et une profusion de textes dans des revues et journaux, dont de nouvelles éditions permettent enfin la redécouverte. Sophie Ménard publie au Livre de Poche Les Ensevelis, un roman engagé et documentaire tiré d’une tragédie ouvrière réelle, en même temps que Victoire la Rouge, l’œuvre la plus célèbre de l’écrivaine, un roman naturaliste largement invisibilisé, une étude de la servitude, qui fait le récit du refus et du viol, et le procès de lois misogynes.