
Journée d’étude
Communautés et pluralité : autorités, violences et coexistences
Vendredi 7 novembre 2025, de 9h30 à 17h30
Les rites religieux, qui établissent une relation avec le monde divin, constituent un aspect essentiel de la vie de nombreuses communautés et sociétés depuis l’Antiquité. Dans le monde polythéiste antique, ces pratiques sociales codifiées sont répétées selon la logique du do ut des jusqu’à obtention du résultat demandé; pratiquées dans un monde où les hommes et les dieux coexistent, elles contribuent à sacraliser le temps et l’espace en même temps qu’elles soutiennent la constitution des cités, des monarchies et des empires. Le surgissement des monothéismes entraîne une rupture brutale avec les anciens rites polythéistes, tant la nouvelle transcendance d’un dieu unique, en monde chrétien, juif ou musulman, remet théoriquement en cause l’ancienne compénétration des mondes divins et humains. Pourtant, si les anciens cultes disparaissent ou se trouvent relégués aux marges de la société, certains d’entre eux perdurent sous de nouveaux vêtements en raison de leur rôle social. Simultanément, le christianisme, en tant que religion incarnée, entretient une relation ambiguë avec le rite en lui-même, tout à la fois relativisé et exalté par la mise en place d’une liturgie de plus en plus riche. En revanche, les réformes protestantes, qui reposent sur un individualisme religieux radical, s’accompagnent d’une minimisation de l’importance des rites et annoncent à certains égards le monde contemporain, où la religion et ses rites se retirent progressivement du champ politique et social.
En mêlant approches historique, sociologique et anthropologique, cette journée d’étude de l’axe 3 de TEMOS propose d’étudier l’étroite relation qui existe entre rites religieux et communautés en suivant trois axes de travail :
– celui de la dimension en quelque sorte atemporelle du rite, garantissant tout à la fois son authenticité, sa validité et son efficacité pour la communauté. Cette atemporalité sera confrontée à l’idée d’un événement fondateur et à l’existence d’un texte sacré. Dans un contexte monothéiste, il sera aussi intéressant de se pencher sur le concept de réforme, qui entend renouer avec une pureté originelle interrompue.
– celui de l’efficacité intrinsèque du rite, qui accompagne les hommes aux différentes étapes de leur vie et, plus généralement, assure la bonne marche du monde. Cette efficacité est alors obtenue par la répétition, par la fidélité au passé et par la qualité propre des protagonistes.
– celui de la fonction du rite religieux au sein des communautés. Car si le fait religieux témoigne en soi de la constitution durant l’Antiquité d’un champ de pensée et d’action autonome, le rite n’en conserve pas moins une portée sociale et politique fondamentale.
Les propositions de communication seront envoyées à Cyrielle Landrea et Thomas Deswarte avant le 30 avril 2025.
Les frais de déplacement et de restauration seront pris en charge.