L’unité d’une œuvre d’apparence éclatée se gagne dans la formulation d’un dénominateur commun à toutes ses parties. L’erreur qui consiste à voir dans la pensée de Vladimir Jankélévitch un émiettement de considérations morales sur les vertus réside dans une cécité qui suppose, pour recouvrer la vue, de comprendre cette œuvre comme une philosophie de l’existence. Cette philosophie n’est pas moins une métaphysique qu’une morale. En ce sens, l’existence se décline sur le plan métaphysique comme un fait et sur le plan moral comme une tâche. Le foisonnement qui devait ainsi ruiner l’unité de cette œuvre rejoint le principe qui le commande et installe l’exigence humaine du devenir soi au cœur d’une pensée singulière.
Pierre-Alban Gutkin-Guinfolleau est maître de conférences à l’Institut catholique de Paris. Il a dirigé le Cahier de L’Herne consacré à Vladimir Jankélévitch (2023) et a publié plusieurs travaux académiques sur cet auteur.
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Sommaire
PROLOGUE — LE PROBLEME DE L’EXISTENCE
§ 1 — Le fait et la tâche. Kierkegaard dans l’atmosphère
§ 2 — L’œuvre se faisant. Bergson dans le miroir
§ 3 — D’une lecture structurale à une compréhension structurante
PARTIE I — VERS L’EXISTENCE
Formation, appropriation, émancipation
CHAPITRE I — VIE ET EXISTENCE
§ 1 — Le bergsonisme consacré
§ 2 — Le bergsonisme épuisé
§ 3 — Le bergsonisme amendé
La vie existentialisée
CHAPITRE II — CONSCIENCE ET EXISTENCE
§ 1 — Du dédoublement de la conscience à sa structure morale
§ 2 — Infirmités de la conscience
§ 3 — Perversités de la conscience
La conscience contre elle-même
CHAPITRE III — ÉLEMENTS POUR UNE MORALE
§ 1 — Les trois modalités de l’existence
§ 2 — Deux rémanences vitalistes
§ 3 — La morale dynamique de l’ipséité
Le tournant
PARTIE II : EN L’EXISTENCE
Une philosophie de l’existence
CHAPITRE I — THEORIES DE L’EXISTENCE
§ 1 — Métaphysique de l’existence
§ 2 — Philosophie morale de l’exister
La philosophie à l’endroit