« Je voyage pour vérifier mes rêves », a écrit Gérard de Nerval. Comme lui, je n’ai pas eu de quoi nourrir une nostalgie de l’enfance. Je me souviens des punitions infligées par la religieuse à l’orphelinat pour mes lectures la nuit sous la couverture à la lueur de la lampe de poche. J’avais neuf ans. Je recommençais néanmoins et la poésie devint une échappée irremplaçable. Comme Gérard de Nerval, j’ai voyagé vers l’Orient, l’Égypte, la Turquie, les caravansérails au fil de la route de la Soie puis l’Afghanistan et quelques terres en feu. J’ai connu la mélancolie qui mène à la création, entre tristesse et énergie vitale. Je me suis promené sur les pas du poète à Paris, autour des phalanstères où, avec d’autres écrivains, il goûtait aux charmes du club des Haschichins en déclamant des vers. Il a été de ces boussoles qui vous guident pour découvrir votre vérité d’homme.
« La nuit sera noire et blanche. » Par-delà les siècles et les ténèbres, il m’a indiqué la lumière.
O. W.
Essai
Nouvelle parution
Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne