Questions de société
Hajer Ben Boubaker, Barbès Blues. Une histoire populaire de l'immigration maghrébine

Hajer Ben Boubaker, Barbès Blues. Une histoire populaire de l'immigration maghrébine

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

"L’histoire, si elle a été dure, n’a pas toujours été triste. Elle raconte des vies qui n’ont pas été cantonnées dans l'étroitesse d’une nation, ou pire encore d’une nationalité. Et alors que tant de choses étaient volontairement orientées vers la laideur, des hommes et des femmes les ont, plus d’une fois, dans un geste collectif, sublimées. J’en tiens toutes ces histoires pour preuve."

En déambulant dans Barbès, Hajer Ben Boubaker raconte les petits détails et les grands événements qui ont fait du quartier la "maison-mère des luttes de l’immigration" et l’une des places fortes de la musique maghrébine.

Dans les cartons d’archives sur le premier quartier algérien dans le 5e arrondissement, dans les voix de vieux messieurs qui racontent l’habitude d’une ville ou dans les souvenirs imprécis de luttes contre le racisme, Barbès Blues ressuscite des personnages, des épopées, des anecdotes et des tragédies. Autant de symboles d’une communauté de destin, l’immigration maghrébine, qui dans un dédale de rues minuscule, s’est construit un monde immense.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Courber l’échine", par Jean-François Laé (en ligne le 6 décembre 2024).

Après avoir retracé l’histoire du Raï, Hajer Ben Boubaker, spécialiste des musiques arabes, a raconté dans un documentaire sonore les années de lutte du Mouvement des travailleurs arabes des années 1970, habitants de la Goutte-d’Or, de Belleville et de Ménilmontant, ces ghettos où« les Arabes descendent » pour y faire leurs affaires. La chercheuse a montré les tracts du M.T.A. à son père, ouvrier spécialisé à la chaîne à cette époque. Elle en tire un livre fait de témoignages, très habilement monté à partir de cheminements parisiens, de lieux d’habitation et de rendez-vous : là où l’immigration a imprégné de ses pas la ville, sa structure, son histoire.