En août 1945, le temps d'un séjour en Amérique, André Breton consigne sur son petit carnet à couverture bleu les précieux détails de la vie dans les réserves indiennes Navajo, Zuni, Apache et Hopi, de l'Arizona et de l'ouest du Nouveau-Mexique. Ethnologue en herbe, il enregistre tout ce qu'il voit. Notes manuscrites et croquis s'égrènent et dressent un tableau précis de ces communautés : objets quotidiens ou rituels, architecture profane ou sacrée, danses, costumes, habitat, coiffures, paysages, faune, flore... Ce carnet de voyage, conservé à la bibliothèque Jacques Doucet, est désormais reproduit en fac-similé aux éditions Hermann. Il est accompagné de sa retranscription avec un appareil critique établi par Fabrice Flahutez et Marie Mauzé. Une présentation du carnet est prévue lors d'une soirée le 14 septembre 2024 à 18 h, en marge de l'exposition "Surréalisme" qui se tient du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025 au Centre Pompidou, dont ce sera la dernière exposition avant fermeture pour travaux. Fabula donne à voir les premières feuillets du fac-similé… et à lire les premières pages de la transcription et parcourir la Table des matières du volume critique…
Paraîtra dans quelques jours aux éditions Gallimard un tirage spécial des Manifestes sur surréalisme préfacé par Philippe Forest, un volume de plus de mille pages qui donne à comprendre que les Manifestes furent l’œuvre d’une vie, une sorte de work in progress, tentative à jamais inachevable de définir et de redéfinir le surréalisme.
Avec le centenaire du Manifeste, on fête du même coup celui d'une célèbre marquise, de valéryenne mémoire : Marc Escola lui avait rendu hommage avec un peu d'avance, en réunissant une anthologie versée dans l'Atelier de théorie littéraire.
(Illustr. : Le bureau dans lequel André Breton travaillait, rue Fontaine, conservé tel quel au Centre Pompidou)