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Nouvelle parution
Jaroslav Hašek, Le guide du «RIEN» et autres histoires

Jaroslav Hašek, Le guide du «RIEN» et autres histoires

Publié le par Marc Escola

Nouvelles réunies et traduites du tchèque par Michel Chasteau.

Figure majeure de la bohème pragoise du début du XXe siècle, Jaroslav Hašek (1883-1923) était un «palabreur», de ceux qui captent les propos d’auberge mélangeant chronique politique, ragot et délire. Observateur subtil d’un monde grotesque, Hašek met en scène des anti-héros ingénus confrontés à un pouvoir obtus. Ici, la direction du pénitencier met tout en œuvre pour guérir un condamné à mort victime d’un empoisonnement alimentaire lors de son dernier repas, afin d’assurer son exécution en bonne et due forme; là, madame Stallová, chargée de patronner la cérémonie funéraire des quatre employés ayant trouvé la mort dans la mine de son mari, dépense l’argent récolté au bénéfice des veuves pour organiser une cérémonie somptueuse et acheter une nouvelle tenue, «parce qu’il faut tout de même faire quelque chose pour ces malheureux».

Antérieures à la rédaction des Aventures du brave soldat Švejk, ces truculentes nouvelles satiriques préfigurent déjà les grands thèmes du roman: bêtise, antimilitarisme, anticléricalisme et critique acerbe du pouvoir.

Comme son exact contemporain Kafka, mais par des voies différentes, Hašek participe au renouvellement de la littérature tchèque. Il débusque la part d’absurde et de folie qui se cache sous l’apparence du quotidien et du banal, sous le masque des conventions et la fausse gravité de nos actes.

Les vingt-cinq «humoresques» qui composent ce recueil ont été réunies et traduites par Michel Chasteau.

Jaroslav Hašek (1883-1923) est une figure typique de la bohème pragoise et des milieux anarchistes. Tour à tour journaliste, voleur et vendeur de chiens, soldat et pilier de brasserie, il fonda dans la littérature tchèque moderne le genre de la tradition orale, continuée ensuite par Bohumil Hrabal notamment. Son Brave soldat Chvéik, traduit dans plus de cent cinquante langues, est reconnu comme l'un des meilleurs romans satiriques de la littérature.