« S'il existe un bon âge pour jauger sa vie et en faire le récit, c'est maintenant. » Zygmunt Bauman a bientôt soixante-dix ans lorsqu'il commence à écrire à ses filles pour leur raconter « le monde qui a existé avant qu'elles ne viennent au monde ».
Né, juif, en Pologne en 1925, le grand sociologue, qui qualifiait nos sociétés modernes de liquides, aura traversé un siècle marqué par l’antisémitisme, la guerre, le communisme et l’exil. Sa vie porte leur empreinte indélébile.
Il revient dans ces pages, avec une rare liberté de ton et sans aucune auto-complaisance, sur les épisodes majeurs de sa trajectoire personnelle : ses années d’enfance en Pologne; la Seconde Guerre mondiale et l’après-guerre ; sa vie dans la Pologne communiste et le départ forcé de son pays natal en 1968 – qu’il quitte tout d’abord pour Israël avant, très vite, de s’installer en Grande-Bretagne, où il vivra et enseignera jusqu’à la fin de sa vie.
En partie constitués de lettres initialement destinées à sa famille, qu’Izabela Wagner a soigneusement éditées, complétées et agencées, ces fragments de vie forment un récit autobiographique captivant, inséparable des réflexions de ce grand penseur sur certains des enjeux majeurs de l’époque : l’identité, l’antisémitisme et le totalitarisme. En cela, ils constituent un remarquable témoignage intellectuel et politique sur l’histoire du continent européen au XXe siècle.
Né en 1925, mort en 2017, Zygmunt Bauman était professeur émérite de sociologie à l’université de Leeds. Bauman a été honoré de nombreuses distinctions, parmi lesquelles le prix Theodor W. Adorno de la ville de Francfort-sur-le-Main (en 1998) et le prix Prince des Asturies, en 2013. Son oeuvre a été largement traduite en France. Bauman, peu avant de mourir, participa au collectif L’Âge de la régression (Premier Parallèle, 2017, « Folio », 2018). Ses deux derniers livres, Retrotopia et Des Étrangers à nos portes, ont paru respectivement en 2019 et 2020 aux éditions Premier Parallèle.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Nous vivons deux fois", par Jean-Yves Potel (en ligne le 25 mai 2024)
Pourquoi écrire l’histoire de sa vie ? « Qui en a besoin ? Et pour quoi faire ? » Ces questions ouvrent le livre de Zygmunt Bauman (1925-2017) et reviennent à plusieurs reprises. Finalement, le sociologue polonais n’écrira pas d’autobiographie, il ne laissera que des « fragments », pour la plupart inédits. Ils sont rassemblés et annotés dans ce volume conçu par Izabela Wagner, sa biographe [1]. Ce sont des textes saisissants qui nous révèlent un autre Bauman que le sociologue à l’œuvre prolifique que nous connaissons. Organisés en sept chapitres, ils s’adressent surtout à sa famille, il les a rédigés à des âges différents (62, 72, 84 et 91 ans).
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Revue de presse
« Une captivante autobiographie. »
Le Monde des livres
« Une traversée intime remarquable du xxᵉ siècle par un grand penseur. »
Nathalie Crom, Télérama
« Ce livre plein d'espoir est à la fois un magnifique récit et une réflexion sur la mémoire. »
La vie des idées
« Aucun regret, aucune tristesse dans la vie de cet homme solide qui a si bien compris tout ce qu'il y avait de fragile dans la nôtre. »
Laurent Lemire, Livres Hebdo
« Lire Bauman, c'est lire le passé, mais aussi le présent. »
Saïd Mahrane, Le Point
« Il est des vies lestées par le poids de l’histoire, patinées par l’endurance, entaillées par les épreuves, et pourtant comme illuminées de l’intérieur. La vie de Zygmunt Bauman est de celles-là. »
Élodie Maurot, La Croix
« Une autobiographie en tous points captivante. »
Robert Maggiori, Libération