Élève de Husserl, Roman Ingarden (1893-1970) a cherché à penser en phénomènologue la possibilité d’une théorie unifiée des arts. Inaugurée sur le terrain littéraire avec la publication en 1931 de L’Œuvre d’art littéraire, qui cherchait à mettre au jour la structure ontologique du texte littéraire, l'entreprise s'est tournée en 1937 vers le pôle de la réception des lecteurs pour analyser les différents actes intellectuels et imaginatifs qui permettent de prendre connaissance d’une œuvre littéraire. Ingardent entendait ainsi dévoiler la complexité insoupçonnée du rôle du lecteur. Ce texte décisif, qui a largement inspiré l’école de Constance et la théorie des actes de lecture dès sa publication en allemand en 1968, nous est aujourd'hui rendu par Limido Patricia avec la collaboration d'Olivier Malherbe et Circé Furtwängler sous le titre Connaître une œuvre d'art littéraire (Presses Universitaires de Rennes). Il offre d'efficients outils pour clarifier les modalités de l’expérience esthétique appliquée à la littérature, affronter les problèmes de l’adaptation du texte à la scène, ou encore envisager la possibilité d’une évaluation "objective" des œuvres. Fabula donne à parcourir la table des matières, et à lire sa Préface,ainsi que son Introduction… Rappelons encore la récente édition par P. Limido de l'essai Ce que nous ne savons pas des valeurs (Mimèsis), l'un des derniers grands textes de Roman Ingarden, mais aussi la présentation donnée par Jean-Baptiste Mathieu dans l'Atelier de théorie littéraire de l'essai L'Œuvre d'art littéraire : "Un néant – et tout de même un monde à part". On espère pour la fin de l'année la publication des actes du colloque Roman Ingarden : l’acte de lecture entre réception et création tenu à l'Université Paris CIté en juin 2023.
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Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne