Sujet impossible, le viol menace les capacités représentatives de la fiction et interroge ses rapports avec le réel. Il est pourtant omniprésent dans la fiction, depuis les mythes de l’Antiquité jusqu’aux séries télévisées de l'ère #MeToo. Comment interpréter cette confrontation continue ? Comment articuler autonomie esthétique et responsabilité éthique ? Véronique Lochert, Zoé Schweitzer, Enrica Zanin signent à six mains La Fiction face au viol, accueilli par la collection "Fictions pensantes" des éditions Hermann. Les trois autrices se tournent vers des œuvres de la première modernité qui parlent des violences sexuelles, à une époque où elles demeurent largement taboues. De Boccace à Richardson, de Shakespeare à Pauline Peyrade, d'Ovide à Sarah Kane, l'ouvrage tisse des liens entre contextes passés et questionnements présents et montre comment la fiction, à travers ses mutations, répond aux nombreux défis lancés par la représentation du viol. Fabula donne à lire l'introduction de l'ouvrage : "Viol et fiction. Une longue histoire"…
(Illustr. La mort de Lucrèce, Antonio Carneo, ca. 1680, Musée national de Varsovie)