Margaret Parry, Mauriac, Makine, Berdiaev : roman, ineffable du mot et recherche spirituelle (préf. de Jean Pruvost)
C’est le choc du moderne, éprouvé par le grand homme des Lettres françaises, François Mauriac, désespéré de la disparition des valeurs humanistes et spirituelles, qui a suscité l’interrogation centrale de ce livre : quelle est la postérité de Mauriac et d’une « certaine idée du roman » ? Cette idée du roman, inséparable chez Mauriac de l’apport des romanciers russes, est ici développée en rapport avec des critiques notables de l’époque, française et russe. Tout cela mène à la question du langage ; depuis des siècles, on a conclu sur l’inaptitude des mots à exprimer des vérités spirituelles. L’œuvre d’Andreï Makine remet en question cette conclusion. Le sens profond et la valeur esthétique de ses romans relèvent du déploiement d’un nouveau langage, celui d’« entre-les-deux », venu de la « la nappe profonde » dont parlait Mauriac, et capable de replacer le roman français au rang d’un art propre à inspirer les générations futures.
Margaret Parry, universitaire, spécialiste de Mauriac, a cofondé l’Association Européenne François Mauriac (AEFM), qu’elle a présidée. Elle a créé « Les Rencontres de la Cerisaie », consacrées à des réflexions littéraires franco-russes. Ses recherches sur Mauriac sont publiées dans les Travaux du Centre Mauriac de l’Université de Bordeaux, dans les Cahiers François Mauriac (Grasset), et dans les Actes de l’AEFM.