Essai
Nouvelle parution
Marie Gil, La Mémoire-cinéma. Lire Proust par les films

Marie Gil, La Mémoire-cinéma. Lire Proust par les films

Publié le par Marc Escola

Au centre de la signification d’À la recherche du temps perdu, dans le Temps retrouvé, apparaît le cinéma. Plus exactement, la nature du filmique s’y cache, bien malgré Proust qui le rejetait, au détour d’une image : la métaphore de la queue de paon. Celle-ci s’avère être un écran blanc sur lequel est projeté, en couleurs, un événement passé. Comme si l’on ne pouvait désormais, au XXe siècle, faire l’économie de la pellicule pour dire la mémoire. Cette découverte est relue à la lumière de six films intimement liés à la question mémorielle – de Sunset Boulevard de Billy Wilder à La Grotte des rêves perdus de Herzog, passant par une mémoire-détective (Spellbound de Hitchcock et Memento de Nolan) et deux grands Resnais (Hiroshima mon amour, On connaît la chanson). S’ils révèlent que tout film sur la mémoire est aussi un film sur le cinéma, ce n’est pas le moindre des paradoxes d’y découvrir aussi une réflexion sur le texte. Ils nous apprennent quelque chose de la littérature – et pas la moindre ici, puisqu’ils nous enseignent à lire Proust.

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Sommaire

I. La pellicule du texte : le temps perdu et le temps retrouvé 

De la page peinte au cinéma 

II. La mémoire-cinéma 

Être-empreinte, ou la mémoire du cinéma perdu

Sunset Boulevard 

La mémoire-détective : la psychanalyse au cinéma

Spellbound 

La mémoire-détective : la phénoménologie au cinéma

Memento 

Les vagues de la mémoire et l’Histoire

Hiroshima mon amour 

Mémoire et citation

On connaît la chanson 

La caverne-cinéma

La Grotte des rêves perdus 

Conclusion