Le rire est un mystère. Quelle est son origine ? Est-il le propre de notre espèce ? Comment se déclenche-t-il ? Quels sont ses bienfaits et ses différentes fonctions ? Rituel social universel, il varie d’une époque et d’une culture à l’autre. Parfois joyeux, parfois haineux, le rire est tantôt une arme de défense et de subversion, tantôt une arme de domination et d’exclusion. Il n’y a pas un, mais des rires. C’est pourquoi la question « peut-on rire de tout ? » paraît insoluble.
Si l’on y répond oui, au nom de la liberté d’expression, on se montre insensible à l’humiliation subie par les cibles de la moquerie et du sarcasme. Si l’on y répond non, au motif que le rire peut blesser et outrager, on risque de faire le jeu des censeurs, voire de tuer le rire, qui est, par essence, transgressif, inconvenant et excessif.
Pour que ce soit drôle, il faut que cela perturbe, au risque de déplaire. Afin de démêler ce paradoxe, Olivia Gazalé nous invite à une plongée captivante dans l’histoire du rire, de l’Antiquité à nos jours, à la rencontre des penseurs, des auteurs comiques et des humoristes, d’Aristophane à Blanche Gardin, en passant par Rabelais, Voltaire et Oscar Wilde.
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Depuis Je t’aime à la philo, quand les philosophes parlent d’amour et de sexe (Robert Laffont, 2012), Olivia Gazalé propose un type d’enquête transdisciplinaire, utilisant des sources aussi variées que la philosophie, l’histoire, la sociologie, la théologie, la psychologie, la biologie ou la littérature. Son deuxième livre, Le Mythe de la virilité, un piège pour les deux sexes (Robert Laffont, 2017), est devenu un ouvrage de référence pour sa thèse novatrice sur les masculinités. Olivia Gazalé a enseigné la philosophie pendant vingt-cinq ans, notamment à Sciences Po Paris et aux Mardis de la philo, dont elle est la cofondatrice.