Traduction de Lucie Lamy.
Cet Inventaire de choses perdues évoque la disparition de réalités aussi diverses qu’une île engloutie dans un séisme, un film perdu de Murnau, une espèce animale éteinte, des lieux historiques ou encore des œuvres d’art. Différents protagonistes tentent de retenir ou de ressusciter l’éphémère.
Tour à tour nous parlent un jardinier-artiste solitaire, une Greta Garbo fantomatique errant dans Manhattan, la narratrice elle-même, plongée dans les archives cartographiques de la Bibliothèque nationale, émue par les mystères de Sappho ou confrontée aux béances de son enfance dans la RDA des années 1980.
Chaque chapitre dessine une quête dans toutes ses dimensions et a sa voix propre, son style. Le livre porte moins sur la perte que sur ce qui reste des choses perdues : leurs traces, leurs échos et le vide qu’elles laissent.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Atlas des choses fragiles", par Cécile Dutheil de la Rochère (en ligne le 14 novembre 2023).
Dresser un Inventaire de choses perdues ? Comment faire ? Où commencer ? Où s’arrêter ? La tâche semble impossible à remplir, comme le tonneau des Danaïdes. Elle est pourtant séduisante, comme la personnalité de celle qui se l’est assignée, Judith Schalansky, écrivaine allemande, mais aussi éditrice et graphiste. Son livre en tant qu’objet n’est pas seulement un élément qui revient dans les chroniques qui composent son inventaire. Il est sensible dans la qualité du papier, la composition du texte, la beauté de la couverture bleu-argent moirée et celles des pages qui ouvrent chaque chapitre du livre, tel un rideau de prestidigitateur. L’habillage est important puisqu’il s’agit de choses, n’est-ce pas ?