“Tout comme les globules blancs et les globules rouges circulent dans nos vaisseaux sanguins, les artères des grandes villes charrient incessamment, – et sans doute pour des fins très mystérieuses, qui ne nous seront pas révélées dans ce plan terrestre –, leurs leucocytes et leurs hématies :Passantsgrouillants ; voraces, étiques et pléthoriques ; fous ; flous ; fugaces ; pareils et particuliers. Mondes en miniature, luttant les uns contre les autres.”
Voyages en kaléidoscope paraît en 1919, dans le bouillonnement des avant-gardes de l’entre-deux-guerres. On y découvre Joël Joze : déchiré entre deux femmes, Grace et Vera, il est l'inventeur d’un kaléidoscope spécial, mystérieux appareil offrant l’accès au “SENS CACHÉ de toutes choses”. De ce fait, c’est un livre double : collage surréaliste de vers libres et d’échanges épistolaires, drame amoureux dynamité à coups d’expérimentations cubistes et dada. C’est aussi un roman à clefs, véritable traité hermétique gardant dans ses profondeurs, à portée du lecteur initié, les trésors des traditions alchimiques et kabbalistiques les plus secrètes. Roman loué par Aragon, l’alchimiste Fulcanelli et ses disciples, on raconte qu’on faillit le détruire dans les flammes pour en dissimuler les secrets.