L a matière – ce qu’on appelle les objets dans la langue courante – n’est pas inerte, elle a une capacité d’agir, elle est « vibrante », pour reprendre l’expression célèbre de Jane Bennett. Ce premier constat en entraîne un second : si la matière possède intrinsèquement une telle capacité, c’est donc qu’elle n’agit pas seulement par ce que l’humain en fait ou lui fait faire. Les Nouveaux matérialismes reposent ainsi sur ces deux fondements, et marquent une rupture radicale avec l’anthropocentrisme qui a fortement influencé la pensée occidentale.
D’abord apparu dans le champ de la philosophie, au début des années 2000, ce courant s’est rapidement étendu à celui des arts visuels, de l’éducation, des sciences politiques et économiques, puis de l’informatique et des études médiatiques. Curieusement, le théâtre – où s’entremêlent et interagissent de temps immémoriaux les agents humains et les matérialités de toutes sortes (technologiques aussi bien que naturelles) – est resté imperméable à ce développement qui le concerne pourtant au premier chef.
Cet ouvrage propose une première incursion des concepts clés des Nouveaux matérialismes dans le champ des études théâtrales en français. Combinant réflexions théoriques et études de cas, la vingtaine de textes réunis ici donne un riche aperçu de ce que peut apporter ce renouveau théorique à l’analyse du spectacle, autant dans ses méthodes que dans ses objets.
En coédition avec Les Presses de l'Université de Montréal.
Fabula vous invite à découvrir la table des matières et l'introduction....