Préface de Bruno Doucey
Sa vie fut brève, comme le passage d’une étoile filante, mais il est devenu l’une des plus grandes voix de la poésie française. On croyait son œuvre intégralement publiée sous le titre Poésie la vie entière, mais des inédits sommeillaient au fond d’un tiroir. Vingt, trente, quarante poèmes manuscrits, annotés de la main de l’auteur, qui n’ont eu pour horizon, durant toutes ces années, que le regard de la femme aimante qui les détenait. Plus de quarante poèmes aujourd’hui rassemblés dans ces pages, comme un miracle que l’on n’attendait plus. L’un fut écrit en février 1944 pour les vingt-deux ans d’Hélène ; un autre chante la « longue patience végétale » ; et tous disent l’amour, la tombée du soir, la fragile beauté de la vie, la présence souveraine de la nature, la force du rapport au monde. Un bonheur ? Non, plus que cela : « la semence inespérée de l’avenir ».
Extrait :
« Les hommes lui donnèrent
le prénom d’Hélène
Aujourd’hui
C’est le sillage de ses bras qui m’entraîne
Avec douceur vers des hameaux perdus
Sa main sur mon visage
Et le ciel m’est rendu
Qui dira les jardins
où nous dormons ensemble
Ces greniers vagabonds
où nous avons vécu
L’un et l’autre
À des kilomètres de distance »
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Revue de presse :
Bretagne Actuelle – Pierre Tanguy