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Aphorisme et doxa dans les littératures de langues japonaise, française et allemande (Tokyo & en ligne)

Aphorisme et doxa dans les littératures de langues japonaise, française et allemande (Tokyo & en ligne)

Publié le par Marc Escola (Source : Marie-Noëlle Beauvieux)

Aphorisme et doxa dans les littératures de langues japonaise, française et allemande
(Projet JSPS 21K12972)

Samedi 13 mai 10h00-17h00

Université Meiji Gakuin (Campus de Shirokanedai, Tokyo) salle 1254 + Zoom


L’aphorisme occidental a été introduit au début du XXe siècle au Japon par le biais de traductions d’apophtegmes, de maximes et citations sentencieuses de sources variées publiées dans la presse. Les textes sources semblent moins avoir été choisis pour leur valeur littéraire que pour leur force illocutoire et leur aura d’autorité, participant d’un discours universalisant potentiellement récupérable par le collectif et intégrable dans un discours social - on peut souligner ici la préférence manifeste des traducteurs pour le thème de l’amour et de la femme. Ces « aphorismes », au sens large du terme, sont pour la plupart des citations extraites d’œuvres d’écrivains célèbres, résultats d’un processus d’ « aphorisation » (Dominique Maingueneau, Phrases sans texte, 1992). À la fin du 19ème siècle en France, le genre de la pensée, originale cette fois, arrivait aussi à trouver sa place dans des revues comme La Plume (les Promenades subversives d’Adolphe Retté seront ensuite reprises dans un petit volume en 1896). Cependant, le genre n’échappe pas pour autant au soupçon de la pensée « fabriquée » : « Les moralistes ont laissé des moules : ces moules peuvent produire des pensées indéfiniment, car tout ce qu'on y coule devient pensée. » (Jules Lemaitre, Les Contemporains, 1886). 

Il s’agira donc de s’interroger sur l’efficacité de la rhétorique de la forme aphoristique, qu’elle soit intentionnelle ou issue d’une aphorisation, et sur les rapports qu’elle entretient avec le paralittéraire, notamment la presse, entre le XVIIIème et le XXème siècle. Alors que les recherches précédentes ont, pour beaucoup, insisté sur la valeur heuristique ou poétique de l’aphorisme et des écritures fragmentaires, on explorera aussi ici le versant moins littéraire d’une forme qui traverse l’histoire littéraire par les florilèges, les recueils de citations, les anas, et circule à travers les aires culturelles par la traduction. On se demandera en particulier quels sont les rapports que l’aphorisme peut entretenir avec la doxa voire le lieu commun ou le cliché, comment il peut renforcer ou créer une norme, mais aussi ce que la situation d’énonciation (conditions de publications, discours métatextuels…) fait à sa réception.  

Programme

Matinée    Modération : Marie-Noëlle BEAUVIEUX 

10:10-10:30 Marie-Noëlle BEAUVIEUX (Univ. Meiji Gakuin)  : Aphorisme et doxa (introduction)

10:30-11:00 國重裕(龍谷大学) KUNISHIGE Yutaka (Univ. Ryūkoku)  : À propos de Chiebukuro de Mori Ōgai et de Über den Umgang mit Menschen (Du commerce avec les hommes) d'Adolph von Knigge 

11:00-11:30 篠崎美生子(明治学院大学) SHINOZAKI Mioko(Univ. Meiji Gakuin) : Pourquoi l’aphorisme ? – l’exemple d’Akutagawa Ryūnosuke  

11:40-12:10 朝比奈美知子 (東洋大学)  ASAHINA Michiko (Univ. Tōyō)  - Les aphorismes d’Hagiwara Sakutarô : traces d'auto-réflexions et d'essais à la recherche des principes et des formes de la Poésie 

12:10-12:40 杉本圭子(明治学院大学) SUGIMOTO Keiko (Univ. Meiji Gakuin)  - Ôoka Shôhei et Stendhal : sur le style aphoristique dans le roman 

Après-midi  Modération : Olivier SÉCARDIN (Univ. d’Hiroshima)  

13:40-14:10 Charles VINCENT (Univ. de Valenciennes) : Tailler pour énergiser : la citation comme stimulant de la pensée

14:10-14:40 Raphaëlle BRIN(ENS Lyon) : Mettre Rousseau en maximes : l’exemple des « Esprits », « Extraits » et « Pensées » 

14:50-15:20 Caroline CRÉPIAT(Univ. de Lille) : Les petites revues du 19ème siècle et les discours misogynes sur les grandes figures féminines de l’époque

15:20-16:20 Table ronde 

16:20-16:40  Discussion.