À l'initiative de Marie Kondrat et Matilde Manara, l'Université de Genève accueille les 12 et 13 mai prochain le colloque Le Corpus : corps à corps, qui se propose d’explorer la notion de "corpus", ses significations et sa pratique dans différents contextes historiques, linguistiques et académiques, des journaux de confinement aux corpora numériques, des bibliothèques médiévales aux archives ouvrières de Jacques Rancière. Les questions théoriques (le rapport entre constitution de corpus et autorité, la constitution du canon et de sa représentativité…) s'y trouveront conjuguées aux perspectives historiques et méthodologiques : les transformations du corpus parallèle aux mutations du discours scientifique, les enjeux d’archivage et d’analyse à l’âge du numérique, la justification même du corpus ou le traitement spécifique des corpora oraux. Aux cinq sessions de travail organisées autour de ces axes s’ajoutent une table ronde sur les limites (chronologiques, spatiales, mais aussi et surtout théoriques) de la notion de corpus et un panel consacré à Giacomo Leopardi, auteur canonique s’il en est et cependant exemplaire des métamorphoses que peut subir un corpus en fonction de sa réception critique. Une conférence de la philosophe Adriana Cavarero sur la politique de la voix viendra clôturer le colloque.
(Illustration : ©Mathilde Manara, 2022)