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La conversion de l'art
Publié le par Marc Escola

"Je ne voudrais pas qu’on prenne ce livre pour un simple essai d’esthétique. Cette jouissance m’est étrangère. L’art ne m’intéresse en effet que dans la mesure où il intensifie l’angoisse de l’époque. Ainsi seulement, il accomplit sa fonction qui est de révéler". Ainsi René Girard (1923-2015) présentait-il en 2008 La Conversion de l'art. Les éditions Grasset donnent une nouvelle édition de ce recueil rassemblant huit essais s’échelonnant du début des années 1950 à la fin des années 1980. Les cinq premiers témoignent des questions qui étaient les miennes au moment où Girard quittait l’Europe, lecteur passionné de Saint-John Perse et de Malraux. Les autres articles suivent le fil de ses réflexions sur l’histoire du roman confondue avec celle du désir. Mais Valéry ou Stendhal, tout comme Freud, Proust, Nietzsche et Wagner, ont leur place parmi ces "exercices d’admiration traversés par la recherche de la vérité", qui donnent à lire l’évolution des questionnements de l’écrivain-anthropologue, de la genèse de sa théorie mimétique aux plus récentes formulations de sa pensée apocalyptique, depuis toujours contenue dans sa conception du désir. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage…

Saluons par anticipation la prochaine parution d'un essai de Bernard Perret Violence des dieux, violence de l'homme. René Girard, notre contemporain (Seuil, 14 avril), qui réfléchit aux multiples échos que l'anthropologie mimétique, dont René Girard a posé les bases, a suscités dans les sciences humaines et les religions.