Publié le par Esther Demoulin
Le théâtre de la cruauté est une attention constante pour Antonin Artaud. Mais après la guerre et le long internement asilaire, sa quête devient désormais une affaire de souffle et de profération, une profération agissante, « perforante », pour « guérir et régenter la vie ». Dans ces textes-manifestes écrits et proférés en 1947, l'oralité est pratiquée dans la tentative furieuse de réinventer le langage, mais aussi de se refaire, de se refaire un corps, pour une « révolution intégrale ». Contre l'aliénation moderne qui s'exerce jusque dans nos corps, Artaud s'efforce d'être « un définitif aliéné ».