"Roman Jakobson et la sémiotique". Conf. Nunzio La Fauci (Séminaire Paris, Palerme & en ligne)
Séminaire-Atelier de lecture 2022-2023
Mardi 14 mars, de 18h à 19h15 :
Nunzio La Fauci : Roman Jakobson et la sémiotique
Roman Jakobson (Moscou, 1896 - Boston, 1982) linguiste d’origine russe, plus tard naturalisé américain. De la phonologie à la poétique, des rapports à l'anthropologie à ceux à la théorie de l'information, il a traité de tous les aspects de l'expression linguistique, en exerçant une grande influence sur le structuralisme et les sciences humaines. Parmi ses ouvrages : Essais de linguistique générale (1966), Magie du mot (1980), La forme sonore du langage (1982).
Comment est née la « sémiotique » et sur quelles autres bases une « sémiologie » aurait-elle pu se développer ? Au centre de ce débat se trouve Roman Jakobson, « le dernier des grands vieillards », comme l'appelait Umberto Eco. En reconstruisant de manière critique les étapes par lesquelles Jakobson est arrivé à la sémiotique, on montrera les relations, et donc les différences, entre la linguistique et la nouvelle discipline, et l’on cherchera à remonter aux origines pour trouver dans la définition du « signe » la racine possible d'un malentendu désormais séculaire
Ouvrage recommandé : Lo sviluppo della semiotica e altri saggi. Roman Jakobson, Bompiani, 2022. Préface de Umberto Eco, postface de Nunzio La Fauci.
Bio-bibliographie. — Nunzio La Fauci est sicilien et a fait ses études de lettres classiques et linguistique à Palerme et de linguistique à Pise dans les années soixante-dix. Il est ensuite parti faire de la recherche en France, au Laboratoire d’Automatique Documentaire et Linguistique du CNRS et de l’Université Paris 7, à Jussieu. Dans la première moitié des années quatre-vingts, il a été « Ricercatore » à l'Université de Palerme.
Devenu professeur, il a enseigné en Italie, à l’Université de la Calabre, pendant une très courte période, et à l’Université de Palerme, pendant une dizaine d’années. Puis, pendant vingt ans, il a été professeur en Suisse, à Zurich. De l’université de cette ville, il est maintenant professeur émérite. De retour en Sicile, cédant au vice absurde contracté dans sa jeunesse d’être inondé par la lumière et, par conséquent, d’être déchargé de la lourde tâche de la chercher, il enseigne la linguistique à Palerme depuis cinq ans, mais il est désormais proche d’une seconde retraite. Ce semestre est son dernier semestre d’enseignement.
Ses champs de recherche concernent la morphosyntaxe diachronique du latin et des langues romanes, la syntaxe théorique et descriptive, l’histoire des idées linguistiques, la langue littéraire. Il est l’auteur d’un certain nombre de publications scientifiques. Parmi ses ouvrages, Costruzioni con verbo operatore in testi italiani antichi. Esplorazioni sintattiche (1979), Oggetti e soggetti nella formazione della morfosintassi romanza (1988), Lucia, Marcovaldo e altri soggetti pericolosi (2000, en collaboration avec I. M. Mirto), Fare. Elementi di sintassi (2003), Compendio di sintassi italiana (2009), Relazioni e differenze. Questioni di linguistica razionale (2010, en collaboration avec Carol G. Rosen), Ragionare di grammatica. Un avviamento amichevole (2017), Cinema e parole (2022) et, en avril prochain en librairie, Fare nomi.
Il aime écrire des aphorismes et éditer un blog sous le nom d’Apollonio Discolo : https://apolloniodiscolo.blogspot.com/